Déjeuner d’équipe, pour clôturer l’année entre collègues et tester ce lieu en vue de futures réceptions et déjeuners d’affaires à organiser. C’était quelques jours avant Noël, nous étions quatre et il faisait beau.
L’accueil fut marqué par une indifférence un peu surprenante car ma collègue, responsable des événements, avait clairement expliqué ses intentions lors de la réservation. On a ensuite un peu tardé à nos apporter les 4 cartes, que nous attendions avec impatience car les propositions de l’ardoise (formule déjeuner à 18€) nous ont paru sans grand intérêt.
Cinq entrées de saison, allant de 10 (pour le velouté) à 18€ (le foie gras), parmi lesquelles un oeuf poché accompagné de champignons —choisi par ma voisine et d’apparence plutôt sympathique—, un tartare de saumon à la betterave et un rouleau crevette gingembre.
J’ai hésité, puis mon choix s’est finalement porté sur le rouleau, que j’avais imaginé frais, pétillant, léger —parfait en entrée. Je fus surprise de découvrir dans mon assiette trois imposantes cuillerées d’un laitage, décrit comme une sorte de tzatziki lorsque je posai la question à la serveuse… Mais après tout, pourquoi pas.
Et bien parce que ce tzatziki —associée aux oeufs de saumon et à la salade de jeunes pousses, qui plus est— dénature à mon sens un plat dont l’intitulé évoque plutôt des influences asiatiques. Une fusion Extrême-Orient—Méditerranée non équilibrée et assez éloignée de la promesse, d’autant que les rouleaux étaient confectionnés à partir non pas d’une, mais de deux feuilles d’une pâte non adaptée.
J’ai trouvé que ces enveloppes peu appétissantes ressemblaient davantage à de la pâte won-ton —à base de blé et vouée à être cuite— qu’aux galettes de riz fines, légères et transparentes traditionnellement utilisées pour les rouleaux de printemps. Dommage, car bien que le gingembre se fît discret, la garniture était très bonne : crevettes tendres, légumes croquants, sauce légère et agréable.
Un peu grossière, cette entrée m’a fait regretter de ne pas avoir imité mes collègues ayant choisi le “Tartare de saumon, betterave et marinade thaïlandaise”, que j’ai pu goûter et que j’ai beaucoup aimé. Je pense que la tranche de pain mise à part —quelle valeur ajoutée ?— tout était parfait : des produits de qualité bien mariés, un assaisonnement réussi et ici bien dosé, le tout joliment dressé.
Passons donc à la deuxième étape. Côté plats, la carte propose trois déclinaisons de boeuf (burger, tartare et filet), deux salades accumulant tellement d’ingrédients gras que la simple description a suffi à m’écoeurer, de l’agneau, du canard, pas une seule option végétarienne mais —le meilleur pour la fin— trois propositions à base de produits de la mer, toutes aussi intéressantes les unes que les autres :
J’ai douté là aussi, me laissant finalement porter par cette envie d’Asie. Le filet de daurade poêlé était généreux ; la peau, croustillante à souhait ; la chair, bonne mais un peu trop cuite à mon goût.
Pareil pour les légumes : ils étaient fondants et le plat aurait, à mon sens, été plus sexy s’ils avaient été légèrement plus croquants et vifs. Mais rien de bien méchant —ils m’ont quand même régalée. Le seul vrai reproche que je puisse faire à ce plat est l’assaisonnement : bien que la sauce fût très goûtue, elle était beaucoup trop salée.
J’ai également pu tester les St-Jacques commandées par mes collègues plus inspirées. La cuisson était absolument parfaite : tendres comme du beurre pommade au centre, croustillantes sur chaque face… Un vrai délice, qui se mariait très bien avec le risotto —pas trop lourd—, le petit bouillon vert et les herbes fraîches, dans une composition très équilibrée, aussi agréable à l’oeil qu’en bouche.
Vous l’aurez compris, si vous testez cette adresse prochainement, je vous conseille de ne pas passer à côté des St-Jacques. Ma voisine, elle, a choisi le carré d’agneau en persillade, poêlée de gnocchis au jus et petits légumes.
Il paraît que les desserts —notamment l’île flottante, 9 €— valent le détour ; pour ma part, je n’ai goûté que le café gourmand. Le financier à la noisette et la pannacotta aux coulis de fruits rouges m’ont plu… Mais les entremets nougatine-noisette et coco-passion n’étaient pas bons, et le mini Kinder nous a semblé très incongru.
Une conclusion en demi-teinte, donc ; à l’image de ce repas qui ne m’a pas déplu mais n’a pas réussi à me convaincre. Le saumon et les St-Jacques m’obligeront sans doute à revenir pour arrêter un avis sur cette adresse, située dans un quartier que j’ai l’habitude de fréquenter.
Avant de quitter les lieux, petit détour regretté par les toilettes, aussi sales que spacieuses —étonnant pour un mardi midi au service pas particulièrement chargé !
En bref, j’ai trouvé ce restaurant un peu prétentieux. Ce fut pour moi une (première ?) expérience inégale ; j’estime qu’il y a du potentiel en cuisine mais de gros efforts à faire en salle.
Et vous, si vous y êtes allés, qu’en avez-vous pensé ? Sinon, en aviez-vous entendu parler ?
Bermuda Onion
Centre commercial Beaugrenelle (dernier étage côté cinéma)
7 rue linois 75015 Paris
01 45 78 83 62
www.bermuda-onion.fr
Ouvert tous les jours midi et soir, salle privatisable
Entrées : 12 € env. / Plats : 20-24 € en moyenne / Desserts 9-10 €
Formule déjeuner : 18 € en semaine / Brunch dominical à 32 €