"Illusions perdues" de Honoré de Balzac

Par Lesalondeslettres @Salon_Lettres

Le roman se compose de trois parties :

  • "Les deux poètes" (publiée en 1837)
  • "Un grand homme de province à Paris" (publiée en 1839)
  • "Les souffrances de l'inventeur" (publiée en 1843)

Temps du récit : la Restauration (royaume de Louis XVIII, 1815-1830) mais...

Temps d'écriture : la Monarchie de Juillet (1830-1848)

Illusions perdues intimide d'abord par ses proportions, par l'importance aussi que lui attribuait Balzac lui-même au sein de la Comédie humaine : ce roman, écrit-il, est " l'oeuvre capitale dans l'oeuvre ". Mettant en scène écrivains, actrices, libraires et imprimeurs, il propose une analyse cinglante du milieu de la presse - " ce cancer qui dévorera peut-être le pays " (Préface de 1839) - et d'un monde où seuls les plus cyniques tirent leur épingle du jeu.

Dans ce récit d'apprentissage, Balzac trace de manière exemplaire le parcours négatif qui avait été, depuis Chateaubriand, et sera encore, jusqu'à Flaubert et Zola au moins, celui d'un certain XIXe siècle : l'initiation, par la souffrance et l'échec, à la dure loi du réel. Pour Lucien de Rubempré, échappé de son Angoumois natal, la leçon passe par Paris. Et Paris, révélateur impitoyable, dissipera les mirages provinciaux, offrant à Lucien, en guise de gloire rêvée, le sentiment de son néant et de sa solitude : cela s'appelle devenir adulte.

Les Illusions perdues font partie des Études de moeurs et plus particulièrement de la rubrique Scènes de province. Je n'ai pas lu beaucoup d'oeuvre de Balzac pour le moment, le dernier étant César Birotteau que j'ai lu l'année passée. Pourtant, lire l'ensemble de la Comédie humaine est un de mes projets, même s'il y a plus d'une centaine de romans ! Pour ce qui concerne ce roman-ci, je l'ai adoré, même s'il y a certaines zones d'ombres et qui n'ont même pas été éclairé dans mon cours de lettres : l'histoire de l'imprimerie, les descriptions des outils d'une imprimerie, le fonctionnement du journalisme au XIXème siècle (les journalistes écrivent pour plusieurs journaux, c'est assez complexe)... Le sujet de l'histoire m'a "évidemment" plu : un jeune homme, Lucien, veut parvenir dans le domaine de la littérature. Son histoire avec Mme de Bargeton est sublime, surtout au début en fait car après tout se gâte... Mais j'ai moins aimé ce personnage pour lui-même : il gâche ses chances (il n'avait pas de problème de prénoms et pouvait aisément passer de Chardon, le nom de son père à résonance provinciale, à de Rubempré, le nom noble de sa mère), ne fait pas comme il faut pour réussir, ne voit pas les méchants alors qu'il était chouchouté, c'est le cas de le dire, par les femmes de sa famille : sa mère et sa soeur. Par ailleurs j'ai beaucoup apprécié les personnages féminins du roman : le personnage de Coralie qui n'est pourtant qu'un second amour. Elle a été vendue par sa mère, ce qui fait que j'ai éprouvé pour elle de la pitié dès le départ ! Ensuite, elle se sacrifie pour Lucien et semble tellement amoureuse de lui ! J'ai aussi apprécié le personnage de Louise (Mme de Bargeton) car elle veut se donner un rôle dans la société et pas seulement recevoir des mondains et compagnie. Elle est intelligente, a de l'ambition et est le symbole d'une femme forte. Même si ce qu'elle peut faire est assez limité telle une femme de cette époque, elle a de l'ambition en voulant monter à Paris. En fait, c'est une femme qui rêverait de pouvoir avoir un rôle autre que celui d'une mondaine, ce que je trouve formidable !

L'écriture de Balzac m'a parue agréable même si certains mots ne sont plus d'usages aujourd'hui et que l'édition ne s'est pas donnée la peine de les définir. Des pages de ce livre m'ont emportées totalement et je lisais avidement !

=> Un roman intéressant sur le souhait d'un jeune homme de devenir écrivain. Entre Angoulême et Paris, entre le monde des libraires et le monde des journalistes, ce roman possède assez de charme pour plaire à tout amoureux de la littérature.