Cette étude de l’Université Simon Fraser ravira les mères de famille nombreuse, car s’il est parfois difficile d’élever de nombreux enfants, ces mères verront avec ces données sur leurs télomères, une raison, certes accessoire, de se réjouir. Alors que les télomères sont un marqueur reconnu de vieillissement et de longévité, l’étude suggère que les femmes qui donnent naissance à plus d’enfants présentent des télomères plus longs, et donc un vieillissement moindre. Des conclusions, présentées dans la revue PLoS One qui invoquent, aussi, dans cet effet anti-âge, l’influence de facteurs environnementaux associés à la famille nombreuse.
Cette étude est la première à examiner le lien direct entre le nombre d’enfants et la longueur des télomères chez l’humain au fil du temps. En constatant que les femmes qui donnent naissance à un plus grand nombre d’enfants présentent des télomères plus longs, l’étude suggère ainsi pour la première fois, qu’avoir plus d’enfants ralentit le processus de vieillissement. Car les télomères, ces petits capuchons de protection présent à l’extrémité de chaque brin d’ADN sont des marqueurs reconnus du vieillissement cellulaire. Ainsi, des télomères plus longs sont associés à la longévité.
L’étude a évalué le nombre d’enfants nés de 75 femmes et les longueurs de leurs télomères, sur des échantillons de salive et des prélèvements buccaux, à 2 points dans le temps et à 13 années d’intervalle. Son analyse constate une tendance à des télomères plus longs avec un nombre plus élevé d’enfants (Voir schéma ci-contre). Une conclusion surprenante qui contredit la théorie qu’un plus grand nombre de descendants accélère le rythme du vieillissement biologique.
Quelle explication ? Le ralentissement du rythme de raccourcissement des télomères constaté chez ces participantes mères de famille nombreuse peut être attribuée, expliquent les auteurs, à l’augmentation spectaculaire de l’œstrogène, à l’occasion des grossesses. Car l’œstrogène est connu comme un antioxydant puissant qui protège les cellules contre cette érosion des télomères.
Ici, l’environnement social participe aussi à expliquer ce processus : l’environnement de vie spécifique à la famille nombreuse peut aussi être propice à cet effet retard du vieillissement. L’étude portait sur des communautés amérindiennes au sein desquelles les mères qui portent de nombreux enfants reçoivent plus de soutien social de leurs parents et proches. Or ce soutien plus important permet une affectation plus importante de l’énergie métabolique à l’entretien des tissus, ce qui ralentit le processus de vieillissement.
Source: PLoS ONE January 5, 2016 DOI: 10.1371/journal.pone.0146424 Number of Children and Telomere Length in Women: A Prospective, Longitudinal Evaluation
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