Magazine Culture
Tac tac tac
L'oiseau perché sur ma tête picore
les pépins d'une pomme entamée
Tu es parti
sans finir ton assiette
sans finir l'histoire
sans finir de me lécher les doigts.
Je débarrasse la table
de tes fleurs qui convulsent dans le vase de mes illusions
Débarrasse
mes poumons de tes effluves.
Débarrasse
ma mémoire de tes yeux.
Mon corps de tes empreintes
que j'ai toutes comptées
et recomptées
une à une.
Le compte est bon
On n'est pas à une empreinte près
logée sous l'artère gauche
ou sur l'hippocampe droit.
Je bouffe les restes
Tous les restes
Rumine ton premier poème
Mâchonne la dernière photo de toi.
Tactactac
L'oiseau perché sur ma tête picore les miettes
d'un bonheur qui n'aura duré qu'un temps.
Le temps qu'éclose dans mon ventre un millier de papillons.
Tactactac
Et ce piaf maudit qui chantonne
l’hymne au cyanure,
Sur ce crane qui résonne,
bat la mesure
Et,
Dans l'os,
de son bec aiguisé,
il grave ton nom.