Exposition « Pourvu qu’elle soit utile  » Sandra Lorenzi à l’Espace Écureuil rue du Languedoc

Publié le 08 janvier 2016 par Philippe Cadu
http://www.caisseepargne-art-contemporain.fr/

Du 15 janvier au 5 mars 2016.

Vernissage jeudi 14 janvier à 18h30.

Pourquoi travaille-t-on ? La Fondation espace écureuil interroge ses visiteurs sur la notion d'utilité dans le monde d'aujourd'hui : l'utilité du travail, d'une manière générale, du travail des artistes, des oeuvres d'art aussi.
L'exposition de l'artiste Sandra Lorenzi emprunte son titre au philosophe anglais Jeremy Bentham, père de la notion d'utilitarisme. Cinq oeuvres, entre installation et sculpture, font émerger l'absurdité d'un système où la notion de travail est directement liée à celle du bonheur. La société nous fait une promesse : celle de nous donner les moyens d'être heureux.
Bentham ex Machina : dans un cycle continu, neuf imprimantes crachent, à heures régulières, des feuilles blanches avec l'inscription de la citation de Bentham. Parole de promesse de chance, de réussite ; l'esprit de Bentham surgit d'entre les morts.
Ocean Tranquillity : une grande vidéo d'océan, trois palmiers la tête en bas, surmontés de trois petites vidéos autour d'une parole de précaution, d'injonction : attention aux attentats, attention au sel. Mise en scène du principe de précaution, mêlant la notion d'exotisme, de vacances, de danger, de précaution pour notre bien.
Projet Yvonne : une table couverte de terre, de sel, un magnétophone et la voix du mage qui parle à travers celle du médium. Vraie séance de spiritisme des années 60, qui évoque Paris, des attentats. L'histoire se rejoue ici autour d'une parole de prédiction.
Dans l'aquarium, un panneau de lettres lumineuses fait défiler la phrase : " De l'intérêt général de se méfier du bien commun ". Phrase absurde et tautologique, utilisant des expressions maintes fois entendues, qui parle à tous, mais ne veut rien dire. Paroles faussement lumineuses, à l'image de celles des prédicateurs d'aujourd'hui.
Structure d'accueil d'accueil: sur un tapis " oriental ", une structure tourne à vide, sur elle-même.
La bureaucratie vide tourne sur elle-même, représentant une administration désincarnée.
Le soir du vernissage, une présence humaine sur la structure tournera le temps des festivités et sera filmée. Cette vidéo sera ensuite partie prenante de l'exposition, renforçant l'idée d'une administration comme une structure déshumanisée, parole muette et vide.
Cette exposition est constituée de pièces suffisamment ouvertes pour nous parler du politique, au sens du système, et non pas de la politique d'aujourd'hui. Une exposition réfléchie et pensée il y a de cela plusieurs mois, qui résonne -raisonne ?- avec notre difficile actualité.

Fondation Écureuil l'Aquarium, vitrine du 42 rue du Languedoc, Toulouse 05 62 30 23 30
caisseepargne-art-contemporain.fr

Sylvie Corroler-Talairach, directrice de la Fondation espace écureuil.
Pour en savoir plus sur Sandra Lorenzi : www.sandralorenzi.com