Apprendre que plus de la moitié des fonctionnaires de police et des militaires, même si c’est par un sondage (à mon sens plus sérieux que d’autres…), voteraient pour le FN, ce qui devrait être interdit, tant c’est incompatible avec une mission de service public qui nécessite de ne faire aucune discrimination, et de respecter l’esprit « républicain »… A moins de légitimer les contrôles au faciès, contre lesquels, malgré les promesses, Hollande n’a toujours rien fait. Pire : l’état a été condamné pour ces pratiques détestables, mais il a eu le culot de faire appel ! Une honte.
Constater que certains syndicats de police, bien à droite, se montrent extraordinairement peu Charlie… avec les résultats que l’on sait : au moment des attentats du 7 janvier, la présence policière avait été allégée, de l’aveu même de Cazeneuve… (ce qui a d ‘ailleurs entraîné la plainte compréhensible et légitime de l’épouse d’un policier tué dans l’exercice de ses fonctions) :
Voir le représentant d’un syndicat policier pourtant prétendûment de gauche, puisque proche de la CFDT (c’est à dire de l’aile droite du PS, tendance Valls) opérer une étrange confusion des genres… Depuis quand les syndicats définissent-ils la politique du gouvernement ? Savoir en outre qu’il s’agit d’un syndicat de cadres de la sécurité intérieure, et s’étonner du peu de maîtrise de la langue française de celui ou celle qui a twitté cela :
Ajouter la touche finale qui manquait au menu sécuritaire en évoquant un passage de l’étude du cevipof mentionnée en premier lieu, qui souligne un «décalage entre les discours sur la République et la laïcité et les pratiques du terrain». Un décalage particulièrement inquiétant qui explique bien des « darapages » et violences policières, et les ressentiments et comportements consécutifs de la part de populations déjà particulièrement ostracisées. Donc très susceptibles, les nerfs à fleur de peau, et pour cause….On le serait à moins, à force de cette accumulation d’injustices : sociales, économiques, culturelles, sécuritaires…. (liste non limitative).
Se poser des questions sur la nécessaire et prétendue neutralité du service public dans un domaine si sensible, et de la préservation de l’esprit démocratique, manifestement emporté comme un fétu de paille par la vague du terrorisme.. Ainsi que sur les effets prévisibles de cette dangereuse constitutionnalisation de l’état d’urgence, de même que sur la réforme pénale (renforcement du rôle des procureurs, au détriment des juges, séparation des pouvoirs politique et judiciaire en régression), quand on sait tout cela. Y rajouter le risque d’une prise de pouvoir par des gens peu soucieux de droits humains… En tirer les conclusions qui s’imposent. Vous n’avez pas peur pour votre avenir et celui de vos enfants, de vos proches, de vos ami(e)s ? Moi si. Nous assistons ici à une réelle et dangereuse régression démocratique. Et pas seulement sur le seul terrain sécuritaire…