Armand Dupuy publie Ce Doigt qui manque à ma vue aux éditions Æncrages & Co.
« Le poète aborde ici la difficulté de créer. À travers le geste artistique, que ce soit celui de la peinture ou celui de l’écriture, c’est le mouvement de la vie elle-même qui est représenté. Le corps s’apparente à la matière, quelle qu’elle soit. » (Quatrième de couverture).
Tu poses du vert
pour salir pour exister
parce qu’il faut ces taches
étalées ces gouttes
où penser –
penser pas
rêver ni plaire il faut
peut-être ou pas
marcher longtemps
sur l’herbe les planches
s’étouffer par la
peine
laisser monter
tourner
tu penses en pinceau
large
à travers les yeux
tête épaisse encore
tu tournes et lèves
des ombres
en tournant
des estropiés
des copeaux
tu vois ce vert
qui pense et tache
et scrute
à travers tes yeux
s’étale mouille
fripe autre chose
t’excède et bave
tu tournes
avec
tu répètes radotes
la couleur les mâchoires
pas tranquille il ne faut
pas
tu empiles recommences
et sur la tête
tout ne fait que découdre
à coups de crocs de
laine coups de poils
ou d’écailles
de langue et tout ce qui peut
vraiment tout
cogne
Armand Dupuy, Ce Doigt qui manque à ma vue, dessins de Philippe Agostini, coll. « Voix de chants », Æncrages & co, 2015
Armand Dupuy dans Poezibao :
bio-bibliographie, Les paensements d’arrière-arrière grand maman (par Yann Miralles), La tête pas vite (Y. Miralles), ext. 1, "Mieux taire" par Florence Trocmé, ext. 2, Par mottes froides, par Antoine Emaz, entretien avec Yann Miralles