Il me semble que Love Hotel fut le premier et dernier roman porno de son auteur. Et il est assez intéressant de voir que Shinji Somai en profite pour traiter du mal être et du désœuvrement, reléguant ainsi l’aspect érotique. A travers une belle mise en scène, il instaure cette mélancolie ambiante désespérée. Une certaine déprime contamine la pellicule. Elle y est dépeinte par des plans-séquences d’une force peu commune, où le pessimisme flottant termine de nous achever. On ne ressort pas indemne d’une œuvre aussi réussie, portée par des acteurs qui vivent leur rôle. Sans oublier une bande originale qui emballe un ensemble qui reste longtemps en tête et au bide.
Peu importe le genre, Shinji Somai livre avec Love Hotel un morceau de cinéma viscéral, interpellant sur la place de l’homme dans la société, en particulier sur ses relations à l’autre.