2016 commence à peine et voilà que débarque déjà sur les écrans un des films les plus attendus de l’année. Sans être un fan inconditionnel du cinéma de Tarantino, il faut effectivement reconnaître que le bonhomme a su se construire avec le temps une filmographie extrêmement attractive, au point de susciter une énorme attente chez les spectateurs à l’annonce de chaque nouveau projet. Une attente absolument pas vaine en ce qui concerne Les Huit Salopards puisque le long-métrage s’avère remarquable en tous points. De la mise en scène au casting, en passant par la photographie, la narration ou encore les dialogues, le film offre en effet un moment de cinéma assez grandiose. Avec le recul, seul le rythme poussif de l’introduction persiste comme défaut à l’issue du visionnage. En revanche, à partir du moment où les personnages se retrouvent dans l’auberge, le spectacle est délectable et les 167 minutes de pellicule se savourent sans le moindre signe d’ennui. Il faut dire que le huis clos proposé par Tarantino est d’une redoutable efficacité et peut notamment s’appuyer sur de nombreux retournements de situation. Certains provenant de la narration, d’autres des dialogues et d’autres encore de la mise en scène.
Une fois n’est pas coutume, le réalisateur évite de se laisser aller à du remplissage verbal ou visuel, chaque plan et réplique se révélant ici utile au développement de l’intrigue. Il en découle du coup un film captivant, qui s’apprécie à différents niveaux et qui joue habilement avec les apparences. A tel point que de nouvelles visions devraient certainement mettre en lumière des détails passés inaperçus la première fois. Mais le mystère qui plane autour des personnages n’est pas le seul atout du long-métrage étant donné que celui-ci se montre également somptueux sur le plan formel. La photographie de Robert Richardson, déjà présent sur Django Unchained, s’avère en effet particulièrement soignée et peut notamment compter sur un travail splendide des couleurs et de la lumière. Enfin, les acteurs maintiennent le film à un niveau élevé en livrant tous une partition sans fausse note. Habités et charismatiques, ils dépeignent avec brio des salopards aussi dingues que violents. Bien qu’aucun comédien ne démérite, on retiendra en particulier les performances mémorables de Samuel L. Jackson et Walton Goggins, ce dernier adoptant un accent pour le moins prononcé.Pour toutes ces raisons, Les Huit Salopards s’impose donc d’ores et déjà comme une des œuvres majeures de l’année. Remarquable techniquement et scénaristiquement, le film captive littéralement pendant près de 3 heures et nous offre un moment de cinéma d’anthologie. Mon Tarantino préféré !