Les envies d’évasion du Rat sont de plus en plus fortes en ce moment…alors, à défaut de pouvoir partir en vacances, j’ai choisi de vous parler ce soir des quelques jours de détente et de bonheur que j’ai passé en avril dernier en compagnie du Rat Prof, à la découverte de l’Écosse. Le temps froid et encore maussade ne nous a pas empêchés de multiplier les balades, des grandes villes aux landes mystérieuses, en passant bien sûr par les magnifiques musées d’Édimbourg et de Glasgow.
J’ai choisi dans cet article de vous présenter brièvement quatre institutions culturelles écossaises que j’ai particulièrement apprécié, que ce soit dans les collections présentées ou dans les initiatives de médiation que j’ai pu y recenser. Les pays anglophones sont tellement en avance sur la France dans ce domaine! A chaque visite Outre-Manche, le Rat est submergé par la beauté et la pertinence des installations à disposition des familles et des enfants, dont les attentes et les sensations sont systématiquement prises en compte. Les découvertes écossaises d’avril n’ont pas fait exception…
Nous avons commencé par le National Museum of Scotland, une sorte de musée-temple à l’architecture remarquable, grandes galeries illuminées de verrières, espaces de découvertes peuplés d’animaux naturalisés avançant en procession…bref, la magie!
Le Rat, heureux, a déambulé des heures durant dans les salles retraçant les évolutions des cultures du monde, admirant les masques, les totems, les instruments de musique et les costumes. J’ai notamment adoré les casques diffusant différentes mélodies du monde, et les modules permettant de s’essayer à la pratique, sur des bongos, des claviers, des xylophones… La section « Cultures of the World » est une véritable initiation au voyage, qui nous a transportés. Fan d’Histoire Naturelle, j’ai également beaucoup apprécié la galerie « Natural World », avec tous ses animaux, ses coquillages si fins et si merveilleusement intriqués, ses empreintes de pattes et autres squelettes en lévitation. Dans la section « Adventure Planet », nous avons joué à réintroduire les loups, à chasser les raies, ou encore à épousseter des os de diplodocus…
Toujours à Edimbourgh, la Scottish National Gallery nous a offert un magnifique panorama d’Histoire de l’Art, du Moyen-Age aux Impressionnistes ; j’ai regretté cependant la présentation très classique (cimaises rouges sombres, accrochage multiple) typique de la fin du XIXème siècle, et le peu de médiation directement accessible. Je préfère donc vous faire découvrir la Gallery of Modern Art, qui est en fait le deuxième des trois « pôles » artistiques de la ville, avec la « National Gallery » et la « Portrait Gallery ». Le musée consacré à l’art moderne et contemporain est lui-même divisé en deux établissements, le « One » et le « Two » (ouf, c’est compliqué, tout ça!), mais nous n’en avons visité qu’un, le Modern One, choisi pour son exposition temporaire consacré au roi du Pop Art, Roy Lichtenstein.
Déception concernant la petite taille de l’exposition (le format choisi est celui des « Artist Rooms », trois salles intimistes qui mettent l’accent sur certaines productions seulement), mais les œuvres présentées suffisent à compenser. En revanche (est-ce le cas de tous les musées d’art contemporain?? J’en ai bien l’impression!), très peu d’explications complémentaires en dehors des fiches de salle, elles-même réduites au strict minimum.
Les jours suivants, nous avons pris le temps de découvrir Glasgow : nous avons passé un merveilleux après-midi à l’Université, et notamment dans le musée qui se trouve au sein de ses bâtiments, le Hunterian Museum. Cet établissement fondé en 1807 par le docteur William Hunter est en fait le plus vieux musée public d’Ecosse. On y trouve des collections « universitaires » typiques (paléontologie, biologie, botanique, archéologie, géologie notamment) ; là-aussi, l’appellation « Hunterian Museum » regroupe en fait trois bâtiments et donc trois collections distinctes : le musée de l’Université, le « Hunterian Art Gallery », et la « Mackintosh House », qui n’est autre que la maison du célèbre architecte Rennie Mackintosh. Nous n’avons visité que le premier, que nous avons tous deux adoré pour son côté cabinet de curiosités, et le contraste qui s’opérait entre les expositions temporaires très documentées (celle sur le mur d’Hadrien notamment) et les collections permanentes très denses et diversifiées, mais présentées un peu au petit bonheur la chance.
A la beauté et à l’étrangeté des pièces exposées (ammonites géantes, cristaux scintillants, momies dans leur sarcophage, fémur de diplodocus, nids d’oiseaux, collection d’instruments chirurgicaux…) s’ajoute une ambiance très gothique renforcée par le cadre (boiseries, parquets grinçants, escaliers à vis, vitraux…bienvenue à Poudlard! ;) ), qui donne vraiment l’illusion d’une autre temporalité…une visite un peu déboussolante, mais magique!
C’est le Kelvingrove Art Museum qui nous a ensuite ouvert ses portes… Comme au National Museum of Scotland, les familles sont ici plus que bienvenues : des livrets-jeux, des costumes, des parcours adaptés sont proposés aux bouts de chou dès 3 ans, et les modules pédagogiques installés dans les salles permettent là aussi une visite à hauteur d’enfant. Bien que non concernée (et ce n’est même pas en projet ;) ), je porte toujours une attention particulière aux dispositifs de médiation pour les plus petits, et cette visite a complètement comblé mes attentes. Avec 22 sections différentes, le Kelvingrove est très axé histoire naturelle, mais propose aussi de magnifiques découvertes artistiques au premier étage du bâtiment, notamment un Christ de Dalí très impressionnant.
J’ai beaucoup aimé les jeux sur les couleurs proposés dans les salles du rez-de-chaussée, ainsi que l’installation de Sophie Cave, une bonne centaine de visages blancs reflétant diverses émotions, suspendus au plafond d’un des plus vastes vestibules. Faute de temps, là encore, nous n’avons malheureusement pas pu tout voir.
Au cours de notre escapade, nous avons goûté aux différentes spécialités locales, randonné dans les Highlands, fait de multiples rencontres…et bien sûr visité de nombreux autres sites et musées (le St Mungo’s Museum of Religious Life and Art et le Highland Folk Museum, notamment) : une vraie bouffée d’oxygène qui nous a ravis. J’espère que ce petit article vous aura donné envie de partir à votre tour vagabonder dans les vertes prairies écossaises, à la découverte des chefs d’oeuvre conservés dans des établissements prestigieux, à l’architecture impressionnante, mais qui se révèlent pourtant si accessibles une fois le seuil franchi!