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Critique Ciné : Les 8 Salopards (2016)

Publié le 07 janvier 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Les 8 Salopards // De Quentin Tarantino. Avec Samuel L. Jackson, Kurt Russell et Jennifer Jason Leigh.


Le 8ème film de Quentin Tarantino a été tellement bien vendu comme son 8ème film, comme un tournant, qu’il fallait marquer le coup. Il nous offre ainsi un huis clos meta de sa propre carrière (de Boulevard de la Mort à Reservoir Dogs en passant par Django Unchained et Inglorious Basterds). Les références pleuvent et le but est uniquement de les reconnaître car en plus de références directes à ses film, il a aussi été pioché dans ses films précédents pour faire le casting (Kurt Russell vu dans Boulevard de la Mort, Samuel L. Jackson, Bruce Dern et Walton Goggins dans Django Unchained, Tim Roth dans Réservoir Dogs et Pulp Fiction, Michael Madsen dans Kill Bill, etc. Finalement, Les 8 Salopards est un film qui m’a impressionné par sa façon d’être une référence ultime à une carrière. Ce n’est pas facile de résumer la carrière de Tarantino alors qu’il a connu ses périodes mais ce film parvient à faire un lien assez étonnant. Le huis clos est aussi un genre très risqué qui peut rapidement devenir un échec sauf que dès le départ, les dialogues sont rythmés et bien pensés, tout en ajoutant une bonne dose d’humour ce qui permet de passer un bon moment tout en réfléchissant rapidement sur les enjeux de l’histoire que l’on ne comprend pas tout de suite.

Quelques années après la Guerre de Sécession, le chasseur de primes John Ruth, dit Le Bourreau, fait route vers Red Rock, où il conduit sa prisonnière Daisy Domergue se faire pendre. Sur leur route, ils rencontrent le Major Marquis Warren, un ancien soldat lui aussi devenu chasseur de primes, et Chris Mannix, le nouveau shérif de Red Rock. Surpris par le blizzard, ils trouvent refuge dans une auberge au milieu des montagnes, où ils sont accueillis par quatre personnages énigmatiques : le confédéré, le mexicain, le cowboy et le court-sur-pattes. Alors que la tempête s’abat au-dessus du massif, l’auberge va abriter une série de tromperies et de trahisons. L’un de ces huit salopards n’est pas celui qu’il prétend être ; il y a fort à parier que tout le monde ne sortira pas vivant de l’auberge de Minnie…

Pour tout vous avouer, je n’ai lu que très peu de choses sur Les 8 Salopards avant même de voir le film. Je ne savais pas vraiment de quoi cela allait parler sauf le registre du film. Je n’avais même pas vu de bande annonce mais c’est une bonne chose car cela m’a aussi permis d’être totalement surpris. Durant près de 2h47 (oui !), le film porte haut et fort son idée d’être un huis clos se déroulant en grande partie dans une auberge. On suit nos 8 salopards et cie dans leurs aventures pour le meilleur. Le film a d’ailleurs un humour bien ciselé, qui correspond parfaitement à ce que Quentin Tarantino adore proposer depuis des années maintenant. Ces répliques bien posées au bon endroit, au bon moment. Par ailleurs, Les 8 Salopards c’est aussi quelque chose de légèrement différent, d’un peu plus gore qui n’est pas sans rappeler la période Grindhouse de Tarantino. Si ce n’est pas forcément sa période la plus glorieuse, j’ai adoré son Boulevard de la Mort. Retrouver Kurt Russell devant la caméra de Tarantino pour un rôle comme celui de John Ruth était une très bonne idée d’autant plus qu’il est intrépide. Mais le personnage le plus intéressant là dedans c’est Warren, incarné par Samuel L. Jackson.

Ce dernier se transforme en une sorte de Sherlock Holmes black, accusant petit à petit les éléments qu’il a trouvé afin de faire sa théorie finale. Le moment de la révélation est d’ailleurs brillant car c’est un moment qui semble avoir directement été inspiré de Sherlock Holmes et tous ces polars très britanniques avec la résolution à la fin. Dans une ambiance de western de montagne, Les 8 Salopards délivre donc quelque chose qui ne laisse jamais de temps morts. Rythmer 2h47 de film ce n’était pas ce qu’il y avait de plus facile et pourtant, c’est ce qui est le ciment de ce film. On pourrait aussi parler de Jennifer Jason Leigh (qui s’était égarée récemment dans Revenge) qui brille comme jamais sous le rôle de cette femme complètement folle mais particulièrement drôle. La réussite de Les 8 Salopards c’est aussi la musique d’Ennio Morricone qui apporte elle aussi son lot de bonnes surprises et donne un ton supplémentaire au film, sans parler de la réflexion post-Guerre de Sécession qui va là aussi permettre de discuter un peu plus en fond de ce qui s’est passé à une certaine époque aux Etats-Unis.

Note : 10/10. En bref, un brillant film meta.


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