Discount - 5/10

Par Aelezig

Un film de Louis-Julien Petit (2015 - France) avec Olivier Barthélémy, Pascal Demolon, Corinne Masiero, Sarah Suco, M'barek Belkouk

Ben, malgré les bonnes critiques, bof.

L'histoire : Un supermarché. Des salariés bientôt licenciés. Ils décident de se créer une prime de licenciement plus conséquente que ce qu'on leur propose en récupérant les produits à date de consommation limite, destinés à la destruction, pour les revendre en loucedé.

Mon avis : Dans le genre film social, décidément, il n'y a que mon Ken Loach qui sort du lot, avec des films intelligents, drôles et plein de peps. 

L'oeuvre est sympathique et les comédiens aussi. Mais ça manque singulièrement d'humour, qui constitue pourtant la touche indispensable de cette catégorie : il faut de la dérision, il faut élever le débat par des éclats de rire, sinon on reste dans le misérabilisme et on s'ennuie ferme. Je me suis ennuyée ferme. 

Et puis j'ai trouvé, dès le début, plein d'invraisemblances, qui ne m'ont évidemment pas aidée à apprécier le film. D'abord cette façon qu'ils ont d'aller piétiner les invendus, debout dans la benne, avant de les arroser de Javel. Ok pour la destruction - scandaleuse - Ok pour le chlore, pour rendre les produits impropres à la consommation... mais les écrabouiller comme ça : d'une part je n'ai jamais entendu parler de cette pratique, et je me demande à quoi elle sert ; et d'autre part, je me dis "Bonjour les godasses", elles doivent finir sales, puantes, gluante et décolorées, donc je ne pige pas du tout... parce qu'on ne les voit pas se racheter des chaussures ! En plus, comme on nous dit, et on le sait bien, que le patron cherche la rentabilité, qu'ils sont chronométrés pour aller pisser, je comprends mal qu'on les laisse ainsi à perdre du temps à jouer les destroyers... 

Bon. Ensuite leur combine. Pour se venger, et pour se récupérer un peu de pognon, ils décident de se servir sur la bête. A savoir récupérer lesdits invendus, voire voler en rayon. Sur ce dernier point, ma morale s'insurge. Sur le premier, elle s'enthousiasme. MAIS, faut pas croire, la procédure est hyper sécurisée (normalement), hyper réglementée aussi (même les dirlos ne font pas ce qu'ils veulent) et les bennes surveillées. Certains supermarchés autorisent les "pauvres" à venir se servir avant l'arrosage Javel, ce qui est cool, mais je ne pense pas que la manoeuvre de nos gentils héros soit possible. D'autant que les supermarchés d'aujourd'hui sont plein de caméras partout ! Rien que celui de mon village, pas très grand donc, en compte une bonne dizaine, et encore je ne les ai pas toutes repérées sans doute (j'ai autre chose à faire en même temps, voyez...).

Maintenant, je ne sais pas, je n'ai jamais bossé en grande surface, je suis peut-être à côté de la plaque. Le réalisateur affirme d'ailleurs avoir contacté des vigiles de supermarchés.

A part ça, les personnages n'inspirent pas vraiment une sympathie débordante. Ils sont très mainstream, les dialogues ternes, les scènes répétitives... Selon ma formule habituelle, je dirai "il ne se passe pas grand-chose". 

Non, moi j'aime mieux Ken. 

En plus je ne sais même pas dans quoi le classer : comédie ? non, on ne rigole pas... comédie dramatique ou drame social ? ni l'un ni l'autre, on ne pleure pas non plus... bon, je vais inventer un nouveau tag, car franchement je ne vois pas : comédie sociale. Bien que je n'aie pas ri.

Les critiques étaient super bonnes, mais le film n'a fait que 266.000 entrées. Pourtant les internautes semblent avoir apprécié aussi. Etrange encore une fois. Si tout le monde a adoré, pourquoi n'atteint-on pas (natintonpa ?) les millions de Dany Boon ? En tous cas, moi je n'adhère pas du tout à leurs qualificatifs élogieux : sincère, drôle, tendre, délicat, vif, généreux, attachant, juste, charmant, épatant... J'ai l'impression de ne pas avoir vu le même film.

Tant pis pour moi.

Le seul point réellement positif, mais c'est personnel : Corinne Masiero, que j'adore... mais qui hélas ici est sous-exploitée.