Ouf !

Publié le 06 janvier 2016 par Joseleroy

Voici un témoignage d'une personne qui a assisté à un de mes ateliers à Marseille et que je trouve encourageant:

"Bonjour,
J’ai assisté à votre conférence au centre tibétain de Marseille. J’ai par la suite lu votre livre sur la vision sans tête. C’est la première fois que je vois aussi clairement décris ce que j’ai pu expérimenter. Je dois avouer que c’est très troublant.
Je découvre le monde du bouddhisme et plus précisément de la méditation. Je ne suis pas attiré vers les pratiques religieuses. Je suis plus, disons, penché vers une « spiritualité laïque » , celle des philosophes, plus que celle des religions. Comme beaucoup je pense, je dois être à la recherche d’une façon de pérenniser ces « moments de grâce », l’identification malheureuse reprenant toujours bien vite ses droits.
La « vision sans tête » que vous proposez à vos lecteurs et vos auditeurs m’a tout de suite captivé. Surtout elle accepte les paradoxes, le fait d’accepter que certaines choses semblent échapper aux explications cartésiennes. Je pense que c’est un point important pour pouvoir accéder à cette vérité.
Le premier sentiment lors de votre conférence a été : « ouf, je ne suis pas fou ! ». Ou bien si je le suis, je ne suis pas le seul, et comme plus il y a de fous… c’est même encore mieux !"

Merci beaucoup pour votre retour.

Non vous n'êtes pas fou du tout; au contraire vous retrouvez votre bon sens en cessant de vous identifiez à un personnage limité au corps et aux pensées.

L'expérience de l'éveil (appelons la ainsi) est extrêment concrète. Ce n'est pas une idée, ou un sentiment ou une émotion; c'est quelque chose de physique qui se produit au coeur même de la conscience. Dans l'éveil, la conscience se retourne soudainement comme un gant. Avant, un individu imaginaire pensait regarder le monde; ensuite, le monde jaillit dans un espace de conscience sans centre ni périphérie.

La pédagogie mise au point par Douglas Harding permet très précisément de pointer vers ce retournement. C'est net, clair et immanquable. Pas de rituel ici, pas de religion, pas de mythes, pas de maitres ni de traditions mais l'expérience nue, brute et directe de notre vraie nature.

Vous dites que "l'identification reprend ces droits": oui, mais vous avez maintenant dans les mains la clef pour rentrer chez vous. La porte est désormais grande ouverte ! Rappelez-vous qu'il s'agit de revenir à un endroit que vous n'avez en réalité jamais quitté. Un paradoxe !

Vous avez donc raison aussi pour les paradoxes : la pensée ne peut décrire adéquatement l'éveil; à un moment donné il faut accepter de lâcher la pensée; c'est ce que j'appelle "le saut dans le vide". Il ne s'agit pas de ne plus penser mais de se reposer en amont, dans l'attention vive et fraiche de la conscience nue.

merci

josé

Voici une de ces expériences animée par Douglas Harding chez lui à Nacton.

La vidéo est extrait de "Et si vous perdiez la tête" de P. Derckel, 1994 (épuisé)