Depuis l’apparition de la Kinect de Microsoft sur le marché en 2010, la possibilité d’interagir avec un ordinateur ou une console de jeu sans l’entremise d’un clavier, souris, joystick ou manette de jeu est désormais envisageable.
Depuis, les idées fusent sans vraiment promettre monts et merveilles. 2016 sera-t-elle l’année de la mort de nos périphériques old school, l’année sans les mains?
Nouveaux affichages = nouveaux besoins de contrôle
Les expériences que les concepteurs nous préparent risquent d’imposer de réels changements dans notre fameux rapport homme-machine.
Le retour de la réalité virtuelle dans l’industrie du jeu a créé une réelle commotion et pas uniquement dans l’univers de la conception logicielle ludique.
Avec chaque nouveau système d’affichage, de nouveaux besoins apparaissent. La manette de jeu telle qu’on la connaissait ne remplissait plus le mandat «interactif» qui lui était dévolu. Il a donc fallu trouver des solutions plus intuitives permettant une interaction plus naturelle avec un environnement virtuel qui n’a aucun lien avec le monde réel dans lequel le joueur évolue.
Certes, pas besoin de voir une manette pour l’utiliser. Idem pour un clavier une fois que l’on a développé son doigté d’assistante de direction. Cependant, les expériences que les concepteurs en tous genres nous préparent risquent d’imposer de réels changements dans notre fameux rapport homme-machine. Déplacements plus libres, interactions avec un environnement plus riche et dynamique, obligation d’avoir des réactions dans le jeu répondant à 1 pour 1 aux mouvements du joueur dans la réalité, bref, le cahier des charges a officiellement changé.
De nouvelles technologies de plus en plus efficaces
Alors que beaucoup se sont moqués des approximations de détection de la première et même de la seconde version de la Kinect, beaucoup d’autres y ont vu, à juste titre d’ailleurs, le renouveau tant attendu d’offrir de nouvelles expériences. Alors que la Wii avait déjà secoué l’industrie, la Kinect venait à son tour de confirmer que les machines devaient évoluer pour continuer d’offrir de la nouveauté aux amateurs de jeux et autres divertissements numériques.
Le CES 2016 a officiellement ouvert ses portes cette semaine et la tendance devrait se maintenir, voir même s’amplifier. HTC et Steam viennent même de signer un accord avec l’avionneur français Dassault Systèmes afin d’offrir de nouvelles opportunités, on dépasse donc clairement le domaine du jeu vidéo. Il en va de même pour Leap Motion, cette jeune entreprise destinée à créer la patente qui va capturer le moindre de vos mouvements que vous soyez dans un univers virtuel ou non.
Mais il ne faut plus uniquement compter sur les monstres de l’industrie pour trouver du neuf. La toute jeune starup taïwanaise PVD+ se spécialise dans la reconnaissance de mouvements grâce à leur engin nommé Dong Core. Dans cette vidéo, on constate qu’avec de simples mouvements, un des jeunes fondateurs contrôle un drone avec une grande aisance et une précision convaincante.
Et pour le reste ailleurs?
Lors de la conférence de presse de nVidia en marge du CES 2016, son PDG, Jen-Hsun Huang, a dévoilé un nouvel ordinateur embarqué, le Drive PX 2, destiné au marché des voitures autonomes. Ce supercalculateur sera capable de fournir 8 téraflops de puissance de calcul, soit l’équivalent de 150 MacBook Pro (avec puce Intel Iris Graphics 6100). Il a même déclaré que presque 100% des accidents de la route étaient causés, non pas par une défectuosité du véhicule, mais plutôt par son conducteur.
Le Drive PX 2 de nVidia.
L’entreprise a également poussé la réflexion plus loin en agrégeant dans leur nuage appelé Drivent des milliers d’heures de conduite afin d’aider les constructeurs automobiles à accélérer l’apprentissage de leurs futurs modèles autonomes… Résultat, d’ici quelques années, nous n’aurons même plus besoin de poser les mains sur le volant. Beaucoup moins de contrôle, beaucoup plus de sécurité. Évidemment, tout cela se fera au détriment de la liberté.
Il reste donc à se demander à quel point nous voulons perdre ce contrôle direct qui a pris tant de temps à mettre en place et à calibrer. Comme d’habitude, les générations à cheval sur cette transition technologique risquent d’offrir une résistance au changement, mais gageons que personne ne rechignera à pouvoir continuer sa nuit en allant au travail au lieu de s’exciter le pompon dans le trafic!