Cet essai aurait été personnellement ordonné par le leader nord-coréen Kim Jong-Un qui a déjà testé trois fois la bombe A en 2006, 2009 et 2013.
Cette annonce - si elle est vérifiée - pourrait expliquer la secousse sismique d'une magnitude située entre 4,2 et 5 sur l'échelle de Richter qui a eu lieu dans la nuit. Le séisme s'est produit à 49 km au nord du comté de Kilju, où le site d'essais nucléaires de Punggye-ri se situe, et près du lieu où le troisième essai nucléaire a été effectué en 2013.
La bombe H, "bombe à hydrogène" ou encore "thermonucléaire", est au moins mille fois plus puissante que la bombe A (comme celle larguée sur Hiroshima). Basée sur le principe de la fusion nucléaire, elle libère une énergie supérieure aux températures et aux pressions en oeuvre au coeur même du soleil.
A l'heure où la planète a plus que jamais besoin qu'on la protège, un fou avide de puissance et de pouvoir, a ainsi décidé de faire exploser une bombe monstrueuse en son sein ! Et avec le sourire ! Kim Jong Un aurait notamment fait la louange du "son palpitant que fait l'explosion de la bombe H", rapporte un journaliste de l'AFP.
Dès l'annonce officielle à la télévision nord-coréenne plusieurs experts ont mis en doute le fait que Pyongyang pouvait posséder la bombe à hydrogène et plutôt envisagé un nouvel essai souterrain traditionnel réalisé avec des charges atomiques.
Si cette annonce de la Corée du Nord est vrai, les conséquences seront très graves sur le plan diplomatique. On évoque moins les répercussions d'une telle explosion nucléaire souterraine pour la planète et ses habitants ! L'agence météorologique sud-coréenne a pour l'instant déclaré qu'elle n'avait détecté aucune radiation.
"Il pourrait s'écouler plusieurs semaines avant que la lumière ne soit faite sur la nature exacte de ce test, puisque la Corée du Nord prend des mesures importantes pour camoufler ses activités au reste de la planète - allant même jusqu'à sceller tunnels et conduits d'aération pour empêcher les émanations radioactives de s'échapper dans l'atmosphère" explique cependant un article du journal Metro. (Il faut savoir qu'un essai nucléaire souterrain nécessite le creusement de galeries en forme de colimaçon afin que l'onde de choc générée par l'explosion provoque l'obturation de la galerie, enfermant ainsi la matière radioactive.)
Quelles sont les conséquences des explosions nucléaires réalisées depuis des années dans l'atmosphère, sous la terre et dans les océans ? Quels héritages radioactifs laissent-elles derrière elles ?
"Les explosions ont pour conséquence le rejet et la dissémination de matières radioactives dans l'environnement. En raison de la répartition des sites de tir et du nombre d'essais pratiqués, la contamination concerne l'ensemble du globe" explique l'IRSN, l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire.
L'exemple des essais nucléaires français
Il faut savoir qu'en 1963, en France métropolitaine, la population a reçu une dose de radiations comparable à celle de 1986, année de l'accident de Tchernobyl, à cause des retombées des essais nucléaires atmosphériques. (voir l'étude sur le site de l'IRSN)
"Plusieurs incidents nucléaires liés à des essais nucléaires souterrains, exposant du personnel civil et militaires ainsi que les populations vivant aux alentours, ont également été répertoriés et admis par le ministère français de la défense" explique un rapport de l'Assemblée National enregistré en 2008.
Ce rapport rapporte ainsi que "Lors de l'essai "Béryl" mené 1er mai 1962 au Sahara, l'obturation imparfaite de la galerie a provoqué une rupture de confinement entraînant un rejet dans l'environnement de 5 à 10 % de la radioactivité générée par l'essai soit sous forme de laves et de scories projetées sur le carreau, soit sous forme d'aérosols et de produits gazeux formant un nuage qui a culminé à environ 2 600 mètres d'altitude. L'axe principal du nuage radioactif formé était dirigé vers l'est et la contamination atmosphérique a été détectée sur environ 150 kilomètres".
L'Assemblée Nationale évoque aussi les essais nucléaires menés en Polynésie : "dix essais réalisés en Polynésie française ont donné lieu à des retombées notables sur des zones habitées. Parmi eux, six essais ont eu pour effet non négligeable d'accroître l'exposition de la population".
Comprenant peut-être enfin que les essais nucléaires étaient extrêmement dangereux pour l'environnement et les populations, la France a finalement signée le 24 septembre 1996 le Traité d'interdiction complète des essais nucléaires (TICE).
Quelles seront maintenant les conséquences pour les populations et l'environnement de l'explosion nucléaire réalisée en Corée du Nord ce mercredi 6 janvier 2015 ? Une chose est sûre, si la planète Terre pouvait aujourd'hui s'exprimer comme un être humain, nul doute que le premier son que l'on entendrait serait un cri de douleur.
Voir la vidéo des 2 153 explosions de bombes nucléaires de l'histoire. Une vidéo publiée par le site lemonde.fr le 14 août 2015.
ME