MONDE > Tir en Corée du Nord : qui a raison ?

Publié le 06 janvier 2016 par Fab @fabrice_gil
Le ministère de la Défense sud-coréen a déclaré ce jour que les forces militaires du pays renforçaient leur surveillance de la Corée du Nord depuis que Pyongyang a annoncé avoir mené, avec succès, l’essai d'une bombe nucléaire à hydrogène miniaturisée. L’administration américaine pense que la Corée du Nord a la capacité d’atteindre le territoire outre-Atlantique avec un missile nucléaire. A qui la faute ?

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Un téléspectateur regardant les images de l'essai nucléaire en Corée du Nord, le 6/01/2015 I photo ©JUNG YEON-JE / AFP

La menace nucléaire américaine semble être la raison principale de la course aux armements nucléaires en Corée du Nord. Pour stabiliser la situation dans la péninsule coréenne, Washington doit renoncer aux provocations militaires, estiment les journalistes du principal quotidien nord-coréen Rodong Sinmun. L'armée américaine réalise des exercices annuels non seulement dans le but d’apprentissage, mais pour pouvoir lancer une opération militaire à tout moment. "La nation coréenne a subi des souffrances indescriptibles lors d'une longue période tandis que les relations entre Pyongyang et Washington se détérioraient à cause des manœuvres militaires américaines de grande envergure visant la Corée du Nord", lit-on dans l'article. "Les exercices annuels des Etats-Unis démotivent les Coréens de la réunification, font obstacle à l'amélioration des relations entre le Sud et le Nord" et "se tiennent non seulement pour des exercices, mais aussi pour passer aux actions réelles à tout moment sur le terrain". Dans le même temps, "la Corée du Nord a déjà fait une série de propositions importantes (…) et a tout fait pour leur réalisation afin de baisser les tensions et créer un climat de paix dans la région. Ces exercices visant la Corée du Nord doivent être arrêtés instantanément… afin d'éviter une guerre dans la péninsule coréenne et garantir la paix universelle". De son côté, les Etats-Unis "ne sont pas en mesure de confirmer pour le moment qu'un essai a bien été mené", précise la porte-parole de la mission américaine auprès de l'ONU, Hagar Chemali. Washington "condamne toute violation des résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU et appelle de nouveau la Corée du Nord à respecter ses obligations internationales et ses engagements". Entre les deux pays, "pourquoi l'un voit la paille qui est dans l'œil de son voisin et n'aperçois pas la poutre qui est dans le sien".La péninsule Coréenne est actuellement en état de guerre, oui ; La Guerre de Corée (1950-1953) s'est achevée regrettablement par un accord d'armistice et non par un traité de paix. Les relations entre le Sud et le Nord se sont envenimées en 2010 après le naufrage de la corvette Cheonan, torpillé par un sous-marin nord-coréen selon Séoul, et le bombardement de l'île de Yeonpyeong par l'artillerie de l'armée de Corée du Nord. En octobre dernier, Pyongyang a déclaré qu'il souhaitait vraiment mettre fin à la Guerre de Corée. Le remplacement de l'accord d'armistice par un traité de paix était un moyen d'assurer la paix et la sécurité dans la péninsule coréenne et de normaliser les relations avec les Etats-Unis.

Au sein du Conseil, la Chine, seule alliée de Pyongyang, tente régulièrement de protéger la Corée du Nord d'une condamnation ou de nouvelles sanctions, alors que Washington ne manque pas une occasion de dénoncer le régime communiste nord-coréen et ses violations des droits de l'homme. Le Japon, lui, vient d’entré au Conseil le 1er janvier dernier comme membre non permanent, pour un mandat de deux ans. La Russie pourrait aussi se montrer réticente à sanctionner durement le régime communiste de Pyongyang ; Moscou avait estimé contre-productives des résolutions d'inspiration américaine passées en 2014 et 2015 par l'Assemblée générale de l'ONU.
Sanctions - Chacun des trois précédents essais nucléaires nord-coréens, en octobre 2006, mai 2009 et février 2013, a conduit à un alourdissement des sanctions internationales, qui visent notamment des établissements financiers, des entreprises liées aux activités nucléaires ou balistiques nord-coréennes. Après le troisième essai en 2006, le Conseil avait imposé des restrictions sur les transactions financières et le trafic maritime du pays...
Après avoir succédé à son père (Kim Jong-il), qui lui-même avait succédé au sien (Kim Il-sung), le maréchal Kim Jong-un règne en maître incontesté sur la Corée du Nord depuis 2011. La relative jeunesse du nouveau maître de Pyongyang  a suscité pour les 24 millions de Nord-Coréens des espoirs de changement. Mais il n’en a rien été. Avec un million de Nord-Coréens sous les drapeaux et trois millions de réservistes, la Corée du Nord consacre une grande partie de ses ressources aux dépenses militaires. Elle déploie aussi beaucoup d’énergie pour l’encadrement de sa jeunesse, véritable pépinière de talents. Eclairé par le témoignage de plusieurs transfuges, passés clandestinement en Corée du Sud, le documentaire "Corée du Nord, la grande illusion" diffusé sur la chaîne parlementaire LCP, ce dimanche 10 janvier 2016 à 18h, brosse le portrait d’une nation conditionnée, qui célèbre du matin au soir son dirigeant suprême où tout un peuple remet son futur et son destin entre ses mains. Peut-être un air de ressemblance avec la nation américaine ? Allez savoir. FG