Sean Scully est un peintre américain d’origine irlandaise, né à Dublin le 30 juin 1945. Ses inspirations tiennent de Matisse, Mark Rothko et van Gogh. Depuis 1981, son style s’apparente de plus en plus à l’expressionnisme abstrait.
Dès neuf ans, Scully sait qu’il sera artiste. Il s’intéresse d’abord à la musique populaire, le rythm & blues américain, goût qu’il conservera toute sa vie.
En 1960 il entre comme apprenti chez un typographe puis il suit les cours du soir de la Central School of Art de Londres. En 1964 il découvre à la Tate Gallery la chaise de Van Gogh, peinture devant laquelle il ressent profondément ce que sont l’honnêteté et l’intégrité en art. Il décide alors de se consacrer entièrement à l’étude de l’art, il entre au Croydon College of Art, s’intéresse à Nolde, à Schmidt-Rottluff, à Matisse. Il découvre l’expressionnisme abstrait américain. Sous l’influence de Rothko et de Bridget Riley, il abandonne la peinture figurative pour élaborer progressivement un vocabulaire précis de trames, de lignes et de bandes qui forment un champ optique riche dans lequel l’illusion de la profondeur de l’espace est renforcée par le contraste des couleurs. En 1969, il visite le Maroc, les structures et les couleurs des textiles et des tapis locaux lui font une vive impression et modifient son travail.
Il revient en Angleterre dans les années 1970 et enseigne à la Chelsea School of Art et au Goldsmith’s College. Il réalise sa première exposition personnelle à Londres à la Rowan Gallery et obtient une bourse Harkness qui lui permet d’émigrer aux États-Unis.
En 1975, il rencontre sa future femme, Catherine Lee, qui fait des sculptures monumentales et lui inspirera notamment les Catherine Paintings. Il fait sa première exposition personnelle à New York chez Duffy-Gibbs et rencontre la plupart des artistes minimalistes. L’amitié de Robert Ryman l’encourage à simplifier son mode d’expression. À cette époque, ses peintures sont plus souvent grises ou noires. La composition est réduite à l’essentiel : de fines bandes horizontales ou verticales. Mais il prend très vite du recul avec l’esthétique minimaliste. La couleur et l’espace reprennent leur place dans son travail. Il abandonne l’usage des bandes de papier adhésif et commence à dessiner à main levée. Le coup de pinceau retrouve une existence affirmée, il multiplie les couches de peinture obtenant peu à peu cette richesse de palette qui le caractérise. De cette année pivot date la peinture la plus emblématique de sa nouvelle manière : Backs and Fronts.
En 1983 il devient citoyen américain. Son fils Paul, 19 ans, né d’un premier mariage, se tue dans un accident de voiture. Il lui dédie un tableau dans lequel il ne craint pas de rendre visible les sentiments de désolation qui sont alors les siens (Paul, 1984).
En 1985 il obtient sa première exposition muséale aux États-Unis, au Carnegie Institute de Pittsburg. L’exposition est reprise par le Museum of Fine Arts de Boston. Les peintures gagnent en épaisseur et en puissance, les bandes de couleurs s’élargissent.
En 1992 il réalise pour la BBC un film sur le séjour de Matisse au Maroc en 1912. L’ensemble des Catherine Paintings est montré pour la première fois au Museum of Modern Art of Forth Worth, Texas en 1993.
Il installe un atelier à Barcelone en 1994, se met aux pastels et à la gravure sur bois à eaux-fortes.
1995, nouvelle étape dans son œuvre, les Floating Paintings, boites en aluminium qui sont fixées au mur par leur côté le plus étroit, les autres côtés sont peints formant une peinture en trois dimensions.
En 1996, la première rétrospective en France de l’artiste se passe à la Galerie nationale du Jeu de Paume.
En 1999 Scully s’installe dans un nouvel atelier à Chelsea, banlieue de Londres et devient membre d’une association irlandaise de promotion de l’art en 2001. L’année d’après, il part enseigner la peinture à l’Académie des beaux-arts de Munich où il travaille depuis. Il conserve depuis cette date un grand atelier à Mooseurach dans la campagne munichoise.
En 2005 une exposition se concentrant pour la première fois sur la série des Wall of Light ouvre à la Phillips Collection à Washington et circule au Modern Art Museum of Fort Worth, Texas, au Cincinnati Art Museum, Ohio et au Metropolitan Museum of Art, New York.
En 2006 la Hugh Lane Municipal Gallery de Dublin consacre une salle permanente aux peintures de Sean Scully. Sean Scully a fait don de l’ensemble de son œuvre gravée à la Bibliothèque Nationale de France à Paris, qui les expose.
Ayant retenu du minimalisme américain le goût d’un art construit et laconique, Sean Scully, consacré internationalement, a su se démarquer de cette tendance et la renouveler en lui insufflant chaleur et matière. Humaniser l’art abstrait, tel semble être l’objectif de Scully. Un alphabet restreint à quelques formes simples, carrés, rectangles, bandes horizontales et verticales, lui permet d’exprimer une grande variété de sentiments dans des tableaux dont la présence s’impose. L’expressionnisme abstrait à son meilleur !