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C'est le ministre de l’Économie Alfonso Prat Gay qui a annoncé lors d'une conférence de presse, tenue mi-décembre, la levée immédiate du contrôle des changes "ceux qui souhaitent exporter ou importer, acheter ou vendre du dollar, y seront autorisés. Personne ne les poursuivra".
Le contrôle des changes avait été instauré en 2011 par l'ancienne présidente Cristina Kirchner afin d'éviter la fuite des devises qui fragilisait la banque centrale et par extension l'économie du pays. Cette mesure avait entrainé l'apparition d'un marché parallèle, où le dollar se vendait sous le manteau jusqu'à 70% plus cher que le taux officiel.
Rappelons que depuis la grosse crise de 2001, qui avait plongé un grande partie de la population dans la pauvreté (les banques ayant requestionné les fonds), les Argentins avaient pris l'habitude d'acheter du dollar par mesure de sureté. Le peso étant sujet à de régulières dévaluations, la devise nord-américaine se trouve aujourd'hui être la monnaie d’épargne pour une écrasante majorité de la population.
Avec cette levée du contrôle des changes, Mauricio Macri tient une de ses promesses électorales et enclenche le mécanisme visant à libéraliser l'économie du pays. L'Argentine revient à un unique taux de change qui est déterminé par la banque centrale et le cours des marchés. Mais au lendemain de cette mesure, la monnaie argentine, surévaluée depuis des années, s’est effondrée. La réforme aura eu l'effet d'une dévaluation instantanée de 30%.
Le ministre de l’Économie a néanmoins tenu a rassuré ces concitoyens en affirmant suivre le programme visant à contenir l'impact inflationniste de la dévaluation.
Du côté de l'opposition, l’indignation n'a pas tardé et le prédécesseur d'Alfonso Prat Gay, le Kirchneriste Axel Kicillof de déclarer à propos de cette réforme: "c'est une dévaluation, il n'y pas d'autres termes pour cela". Ainsi, le 17 décembre 2015 des milliers d'Argentins descendaient dans la rue afin de protester contre cette mesure qui pourrait réduire significativement leur pouvoir d'achat.