Un an plus tard, je suis toujours Charlie !

Publié le 06 janvier 2016 par Lommedesweppes
Il y a prčs d'un an, plusieurs millions de Français étaient descendus dans la rue, suite au massacre survenu dans les locaux de Charlie Hebdo, pour montrer leur attachement ŕ ce qui est peut-ętre notre bien le plus précieux, la liberté d'expression. Les rues de Lille étaient noires de monde, les rames de métro étaient bondées... Je n'avais jamais vu cela auparavant, męme au plus fort des manifestations les plus chaudes.
Un an aprčs, Charlie Hebdo commémore cet événement avec une Une dans la droite ligne de leur politique éditoriale, et qui a eu le don d'hérisser le poli de certains.
Qu'y voit-on ? Un barbu, en robe, une kalachnikov en bandouličre. Il n'en fallait pas plus pour rameuter les hurleurs de tout bord qui se mirent ŕ crier ŕ l'indécence et ŕ l'attaque anti-religieuse. C'est vrai que ce barbu, il a des airs de nos Dieux populaires de nos religion du livre : une barbe blanche, une robe. Il n'en faut pas plus que certains se sentent visés. Rajoutez ŕ cela la kalachnikov, et lŕ le tableau est complet. Tous les sectateurs des religions du Livre se sont sentis visés. Mais combien ont remarqué, sur la tęte du personnage, le triangle avec l'oeil, le symbole par excellence de la franc-maçonnerie ? Combien ont examiné le visage du personnage et ses grands yeux exorbités exprimant une accumulation de surprise, de peur et de colčre ?
Cette lecture m'amčne donc ŕ une autre interprétation, toute personnelle. Bien sűr il y a attaque anti-religieuse, mais pas contre les religions elles-męmes, mais plutôt contre les manipulations qu'en font, de maničre extrémiste, quelques individus qui créent des ondes de choc totalement disproportionnées ŕ leur importance numérique. C'est un message qui s'adresse ŕ la fois ŕ ceux qui se replient sur l'identité chrétienne de la France, mais aussi ŕ ceux qui seraient tentés par une vision laďcarde de la société. D'ailleurs le fait que toutes ces religions soient évoquées montre bien qu'elles font toutes partie de notre référentiel commun.
Par ailleurs, comme ce dessein combat l'instrumentalisation, il nous dit aussi que "l'ennemi" n'est pas dehors, mais qu'il pourrait ętre tenté d'ętre plutôt tapi au fond de nous-męme, et chercherait, en cas extręme, un exutoire.
La solution est en nous-męme. Le message de ce dessein, c'est qu'indépendamment de nos propres convictions religieuses, la religion ne peut pas ętre, ne doit pas ętre, un facteur de division et d'affrontement. Le sens de ce message, c'est de nous inviter ŕ nous rappeler d'abord que dans son sens étymologique, la religion, c'est ce qui crée, ou qui recrée du lien, qui rassemble.
Pour moi, le principal est lŕ.