Le Burkina Faso vient de vivre en cette fin d’année 2015, l’une de ces périodes politiques les plus dynamiques couronnée par une élection présidentielle et législatives présentée comme l’une des plus réussie.
Malheureusement s’il ya bien un domaine qui n’a pas bénéficié de cet embellie politique c’est bien le domaine de l’environnement. Il est dommage de constater qu’au cours de la campagne électorale passée, aucun candidat n’a pris en compte de façon sérieuse les problèmes environnementaux que vit le pays des hommes intègres. Ce constat est d’autant plus déplorable que cela se passe dans une période où l’actualité est dominée par la question du réchauffement climatique avec la tenue de la COP21 à Paris. Il est vrai qu’au Burkina tout est prioritaire et tout est à pratiquement à refaire. Toutefois, peut-on parler d’agriculture, d’élevage, d’industrie, d’emploi, de santé ou d’éducation sans prendre en compte l’environnement…
Comment peut-on parler de révolutionner l’agriculture sans tenir compte de l’irrégularité de la pluviométrie, de la pauvreté des sols, de l’avancée du désert, des inondations, de la déforestation…
Comment prétendre développer l’accès à l’eau et la construction des barrages, sans évoquer la pollution des eaux, la rareté des pluies, la dégradation des berges …
Comment évoqué l’élevage, sans parler des sachets plastiques qui déciment le bétail…
Comment vouloir industrialiser le pays sans prendre en compte la pollution de l’air, les conséquences environnementales des mines, la pollution des sols.
Comment, comment, comment….Et la liste pourrait encore s’allonger.
Ces politiques ont surement sillonné le Burkina, mais malheureusement, l’on a l’impression qu’ils n’ont pas vu l’agonie de la nature face aux problèmes climatiques.
Ils n’ont pas vu ces hectares de forêts dévastés dans le sud du Burkina, soi disant que c’est pour faire de l’agro-business.
Ils n’ont pas vu les dégâts environnementaux graves provoqués par non seulement l’exploitation artisanale de l’or mais aussi certaines industries minières.
Ils n’ont pas vu ce spectacle désolant de sachets plastiques qui recouvre nos sols.
Ils n’ont pas vu ces femmes qui fonts des dizaines de kilomètres pour chercher de l’eau…
Au regard de cette situation, il est à espérer que le nouveau président élu va rectifier rapidement le tir et donner une place prépondérante aux questions environnementales dans la mise en œuvre de son programme. En tout les cas, s’il ne le fait pas, la nature se chargera de le lui rappeler. A bon entendeur salut!
Raphaël KAFANDO