SOCIÉTÉ / ÉCONOMIE > Il court, il court le Bitcoin

Publié le 05 janvier 2016 par Fab @fabrice_gil
Le Bitcoin divise ceux qui voient en lui une véritable révolution des transactions, et ceux qui s'en méfient, à l'instar de la Banque de France qui met en garde contre son caractère "hautement spéculatif" au "risque financier certain". Les personnes qui en détiennent seraient-elles en danger ?

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Photo ©Julia Zakharova/Shutterstock

Le Bitcoin ? Une monnaie virtuelle qui circule sur internet et remplit les mêmes fonctions qu’une monnaie traditionnelle. Unité de compte, crée en janvier 2009 par un énigmatique programmeur informatique, Satoshi Nakamoto, il permet de mesurer la valeur d’un bien, facilite les échanges (les achats de biens et de services) et peut être épargné pour une économie suffocante. Certains le qualifient de "monnaie" à part entière, au même titre que l’euro. Toutefois, la monnaie européenne et le Bitcoin ont des caractéristiques distinctes et différentes. L’euro possède un cours légal, reconnu par les pouvoirs publics et toute personne présente en Europe. Si de nombreux portails web e-commerce ou quelques boutiques acceptent le Bitcoin comme outil de paiement aujourd’hui, rien ne les oblige à le faire et rien n’en garantit la validité dans un futur proche. Son échange se réalise uniquement entre personnes prêtes à l’utiliser.

Décentralisé - Le Bitcoin repose sur un système déconcentré. Sa valeur dépend uniquement de l’offre et de la demande : plus les gens achètent de Bitcoins, plus sa valeur augmente. Monnaie instable et fluctuante 1 Bitcoin vaut ce jour 400,72 €. En janvier 2013, encore faible de sa notoriété, il valait 18,57€ seulement, gonflé un an plus tard à 819,94€. L’an dernier, il passait sous la barre des 155€... Première monnaie sans banques, l’unité monétaire comporte toujours des risques importants pour ses utilisateurs, au regard des causes susnommées.
"Blockchain" - Technologie utilisée par le Bitcoin, elle devrait révolutionner le monde numérique. Malgré les risques qu'elle entraîne, les législateurs ne semblent pas pressés de la réglementer. Souvent décrite comme "la plus grande avancée technologique depuis l’avènement d’Internet", la Blockchain bouleverse la façon d'échanger biens et informations, en éliminant les intermédiaires. Il s’agit d’un grand livre comptable public qui enregistre toutes les transactions opérées dans un réseau d’égal à égal. Via leur ordinateur, les utilisateurs peuvent valider une transaction en temps réel. Mais le monde virtuel garde farouchement ses secrets. Alors que la première génération web offrait seulement l’opportunité de partager de l’information transparente, la seconde, qui s’appuie sur la Blockchain, permet aux utilisateurs de partager des valeurs et de l’argent entre homologues. Cela signifie que les banques, les sociétés émettrices de cartes de crédit, les réseaux sociaux et même les gouvernements, dans certains cas, n’auront plus le rôle central qu’ils connaissent aujourd’hui. Les opportunités sont énormes, affirment à l’unanimité deux experts et responsables politiques, surtout pour le secteur financier. Daniel Tannebaum et Drew Luca, de PwC, cabinet d’audit, ont déclaré que la Blockchain avait le potentiel de transformer "tout ce qui peut être transféré". Une des premières applications de celle-ci est le développement des fameuses crypto-monnaies, dont le Bitcoin est l’exemple le plus connu. Leur potentiel perturbateur va au-delà d’un simple moyen de paiement, puisqu’il pourrait bouleverser les transactions par carte de crédit, les transferts d’argent entre banques ou la gestion des actions et obligations. Afin de se préparer à cette révolution annoncée, certaines banques et sociétés émettrices de cartes de crédit commencent déjà à explorer ce potentiel avec de petits projets. Visa, par exemple, étudie la possibilité d’utiliser la Blockchain comme alternative au traitement des paiements traditionnel. Une crainte majeure ? La cyberattaque. Beaucoup de personnes et d’objets sont aujourd’hui connectés : "les risques sont plus grands si le système est compromis", souligne Daniel Tannebaum.Plus légèrement, le renchérissement du Bitcoin a mis du beurre dans les épinards d'un étudiant norvégien. Après avoir acheté, et délaissé au final 5000 Bitcoins en 2009 pour la modique somme de 18€, cinq ans plus tard en novembre 2013, le jeune habitant de Kristoffer s’est vu l’heureux bénéficiaire de la rondelette somme de 761 800€. Ayant rapidement compris où était son intérêt : il convertit une partie de ses Bitcoins en couronnes norvégiennes, s’offrant ainsi un appartement luxueux dans l'un des quartiers huppés d'Oslo. FG