Adaptation du roman de Jiro Akagawa, Sailor Suit and Machine Gun / Sera-fuku to kikanju (1981) de Shinji Somai est une comédie dramatique mettant en scène une lycéenne, Izumi Hoshi qui doit reprendre la direction d’un clan Yakuza à la mort de son père.
Second long-métrage du père Shinji Somai, Sailor Suit and Machine Gun a ce petit quelque chose d’originale dans le traitement. Alors précisons que le style de Shinji Somai se cherche encore, loin d’être abouti. Ici, l’auteur s’essaye et se trouve, à l’image de ces plans-séquences qui deviendront « ses ». On retrouve une certaine poésie au milieu de la tragédie qui se joue et de cet humour affiché par moment. Nous sommes donc plongés dans un maelstrom de genres et de tons. C’est par moment foutraque, absurde et généreux dans ce que le récit expose et propose. Le bouleversement que vit la jeune Izumi Hoshi donne à voir. Passant du rire aux larmes, il y a quelques scènes qui marquent les esprits dans une espèce de cacophonie qui semble permanente, du théâtre de rue sur pellicule. Pourtant, Sailor Suit and Machine Gun est loin de marcher de bout en bout. Certes, il y a de sacrés personnages (bien campé qui plus est) mais il leur manque d’empathie. L’histoire est sympathique à suivre, d’autant plus qu’il y a là une héroïne sacrément burné, un côté quasi-badass même avec toute la sensibilité qui l’habite. Mais (!) il y a des coups de mous, des passages moins inspirés qui souffrent parfois d’un aspect kitsch et de longueurs.
Espèce de satire et parodie hybride fustigeant l’univers criminel nippon, Sailor Suit and Machine Gun est un film bancal qui peine à tenir la route tout du long. Il n’en reste pas moins récréatif, et fera oublier ces moments qui l’alourdissent. Sinon, c’est un morceau de cinéma assez sympatoche et clairvoyant pour son message en filigrane, celui du passage à l’âge adulte d’une lycéenne et toutes les contraintes qui vont avec.
I.D.