Critiques Séries : Sherlock - The Abominable Bride.

Publié le 05 janvier 2016 par Delromainzika @cabreakingnews

Sherlock : The Abominable Bride // Episode Special.


Je suis un très grand adepte du travail de Steven Moffat et j’aime beaucoup sa réinterprétation moderne de Sherlock Holmes. Pourtant, cet épisode était une immense déception. Je n’ai pas réussi à apprécier l’épisode comme il se doit, comme si Sherlock était en train de devenir au travers de cet épisode l’ombre d’elle-même, une mauvaise auto-parodie qui accentue finalement certains défauts de la saison 3. Je ne reproche pas à Sherlock de faire des clin d’oeil ou de tomber dans ce que l’on appelle plus communément le fan service, car c’est sympathique par moment, mais c’est redondant et l’on a ainsi l’impression que Sherlock se répète un peu trop, plus qu’elle ne devrait. Le seul vrai avantage de cet épisode c’est peut-être le fait qu’il reste intriguant. Du début à la fin, même si beaucoup de choses sont maladroites, cet épisode reste intéressant pour ce qu’il tente de faire et puis nos héros préférés nous avaient tout de même un peu manqués, non ? Personnellement, je crois que j’apprécie encore plus maintenant Martin Freeman depuis que je l’ai vu dans Fargo alors que dans le Hobbit il était loin de me faire sourciller de bonheur. Du coup, maintenant que j’apprécie beaucoup plus l’acteur, cela aide à passer un bon moment.

Le problème avec cet épisode de Sherlock c’est aussi l’attente. En effet, la série a créé pendant pas mal de temps de l’attente, absente depuis presque deux ans des écrans. Cela créé pour le téléspectateur une attente, une envie de voir un grand épisode d’autant plus que cet épisode n’a pas de suite et pour voir la saison 4 de Sherlock il va falloir attendre probablement un an. Je sais bien que les emplois du temps des acteurs ne sont pas simples à accorder mais l’attente suscitée est tellement forte que la déception est d’autant plus grande ici. J’entends déjà certains fans railler mes propos, et pourtant j’aime beaucoup Sherlock et tout ce qu’elle propose depuis ses débuts. Mais cet épisode m’a donné l’impression qu’il n’était là uniquement pour remplir, pour passer le temps. Certes, c’est plus ou moins là pour nous faire passer le temps mais bon… L’idée de faire une sorte d’épisode meta ne va pas pour autant à contre sens des idées de base de Sherlock. La série a toujours été plus ou moins comme ça, meta à fond, peut-être car Steven Moffat et Gatiss aiment bien ce genre de choses mais l’on s’ennui terriblement à certains moments importants. Pourtant, cet épisode a les moyens d’être beaucoup plus efficace.

Notamment d’un point de vue de la mise en scène, soignée et léchée à souhait ou encore du casting, qui se donne à fond afin d’être à la hauteur des attentes créées. C’est le script qui pèche malheureusement. C’est là dedans que cet épisode ne fonctionne pas aussi bien que prévu et c’est vraiment dommage. Je crois cependant que ce que tente de faire cet épisode va bien au delà des problèmes narratifs puisque le but semble être de prouver que Sherlock et cie existent en dehors d’un contexte, d’une histoire, mais dans un univers. Moffat aime beaucoup jouer avec le temps et c’est ce qu’il s’amuse à faire avec cet épisode sans trop de problèmes. Sauf que voilà, j’attendais vraiment autre chose de cet esprit un peu fantasmagorique qui donne l’impression par moment que ce ne sont que des pirouettes scénaristiques présentes pour créer du divertissement artificiel. Finalement, alors que je pensais voir un petit épisode sympathique (et je ne savais pas du tout à quoi m’attendre), je me retrouve avec une mixture un peu confuse qui tente de sortir Sherlock de sa zone de confort sans pour autant en faire grand chose de neuf derrière. Certes, Moffat et Gatiss démontrent qu’il n’y a pas d’universalité de l’univers dans cette série mais bon… à jouer constamment sur les mêmes idées on finit par être déçu, d’autant plus que le clin d’oeil final au final de la saison 2 est too-much. Sherlock n’est pas Superman bon sang, rêve ou pas rêve !

Note : 4/10. En bref, déception de mise pour un épisode anecdotique servant du fan-service en veux-tu en voilà sans vraiment pousser quoi que ce soit…