Peinture de genre

Publié le 05 janvier 2016 par Aelezig

Une scène de genre, en peinture, est un type d’œuvre peinte ou dessinée qui figure des scènes à caractère anecdotique ou familier.

Son classement dans la "hiérarchie" est assez bas, mais elle a été portée à un point de perfection au XVIIe siècle par Caravage et ses suiveurs. C’est également un genre très apprécié dans les pays du nord de l'Europe. La peinture de genre était fort prisée de la seconde moitié du XIXe siècle aux années 1930, détrônant la peinture d'histoire. Elle faisait l'objet d'un enseignement à part dans les différentes académies des beaux-arts européennes.

Les époux Arnolfilni - Van Eyck

Avant la Renaissance

On peut parfois considérer que la peinture de genre existe dès l’Antiquité, même si elle est connotée religieusement. Certains historiens d’art considèrent ainsi les peintures égyptiennes représentant les travaux des champs, les banquets, les fêtes, etc. comme peinture de genre. Pline l'Ancien cite Peiraikos comme peintre hellénistique de sujets « bas », tels qu’ils survivent en mosaïques et sur les peintures murales à Pompéi : « échoppes de cordonniers, salons de coiffure, étals, ânes, vivres et sujets similaires » De même, dans les vases grecs ou étrusques, on peut trouver parfois des scènes de marché ou de chasse qui s’apparentent à des scènes de genre.

Avec le Moyen Age, qui produit essentiellement un art à vocation religieuse, la scène de genre est cantonnée dans les marges et les lettrines historiées des manuscrits. Les manuscrits enluminés médiévaux illustrent souvent les scènes de la vie paysanne au quotidien. Elle ne fait son retour que timidement dans certaines fresques du XIVe, comme dans les Allégories du bon et du mauvais gouvernement par Lorenzetti, mais elles restent attachées à un sujet moral ou religieux.

C’est avec Van Eyck et les primitifs flamands que la scène de genre semble réellement renaître. Les époux Arnolfini, au delà du portrait, présente des personnages dans un intérieur bourgeois, détaché du monde religieux, et peut être considéré comme la première scène de genre. Il est intéressant de constater que c’est dans les Flandres que débute réellement cette pratique : ce sont surtout les écoles du Nord qui mettront ensuite ce genre à l’honneur.

La Renaissance

Avec la baisse de l'implication de la religion dans l'art, la scène de genre commence à se développer à partir de la Renaissance, en particulier dans les Flandres. Jérôme Bosch et Bruegel l'Ancien n’hésiteront pas à exploiter les scènes de genre, pour illustrer des proverbes et des histoires (aujourd’hui souvent perdus) qui donnent une nuance « laïque » à l’œuvre religieuse.

Visite à la grand-mère - Louis Le Nain

En Italie comme en France, ce thème est beaucoup moins bien perçu, malgré de fréquentes femmes au bain dans l’Ecole de Fontainebleau, mais qui se rattachent le plus souvent à la peinture mythologique ou à la peinture d’histoire, plus qu’à la scène de genre proprement dite.

XIXe siècle

Au XIXe, l’expression « peinture de genre » remplace par abréviation les expressions « peinture de genre vulgaire », « de genre bas », « de genre mineur » qui désignaient des œuvres représentant des scènes de la vie quotidienne ou intime, par opposition aux « peintures de genre historique ». Des scènes tirées de la Bible pouvaient être prises pour des scènes de genre par ignorance du sujet. On appelait aussi « bambochades » les peintures de genre vulgaire montrant des paysans ou des scènes d’auberges.

D'après Wikipédia