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Etats contre Etats

Publié le 05 janvier 2016 par Chezfab

Etats contre EtatsAinsi donc nous serions en guerre. Ce qui sert à justifier l'ensemble des mesures ultra-sécuritaires et anti-démocratiques prises depuis les attentats du 13 novembre. État d'urgence, arrestations arbitraires, malaises dans la justice... Et demain une inscription de super droits au président dans la constitution. Sans parler de l'idée à gerber de déchéance de nationalité.

Mais sommes nous réellement en guerre ? Contre qui ? Contre le terrorisme ? Mais le terrorisme nait d'une idée, d'une idéologie. Et on ne tue pas une idéologie en la bombardant que je sache. Alors contre l'état islamique ? Suffit-il qu'un groupe de mercenaire qui tient une région du monde se déclare comme un état pour que nous acceptions de le considérer comme tel ? C'est bien ce que l'on fait, et ça arrange bien les dirigeants européens, et en particulier français, qui voient là le point de facilité pour renforcer la main des états sur nos vies, au profit des classe dominantes.

Car soyons clairs : l'état d'urgence n'a rien permis de plus que ce qu'auraient permises les lois antiterrorisme qui existantes. Il est bien mis en place avant tout pour museler toute contestation. En France comme un peu partout en Europe, les manifestations sont interdites, surtout si elles sont pour un changement dans les entreprises ou liées à l'écologie. C'est bien un étouffement en règle qui est appliqué aujourd'hui au nom de la sécurité. Et ce sont bien des peuples qui choisissent de perdre de la liberté au nom de sécurité.

C'est bien là où le bât blesse : ce sont les peuples, sous le coup de la violence aveugle déployée contre eux, par les fanatiques de Daesh, mais aussi par l'escalade informationnelle qui entraîne une surexposition de la violence, dans des mesures différentes bien entendu, qui acceptent et laisse faire. Voir qui plébiscitent un "homme fort" à la tête de leurs nations pour redresser tout cela.

Nous en sommes là : à ce virage dangereux où le choc apporté par la haine est utilisé par nos états pour mieux asservir les peuples, pour mieux faire passer des lois malsaines (que ce soit concernant la nationalité, le monde du travail, l'écologie, la vie quoi...), pour mieux aider le patronat et les actionnaires.

Ce n'est clairement pas dans un élan guerrier que se trouve la solution à nos problèmes. C'est dans une réflexion commune qui se doit d'être large et salvatrice. Mais surtout radicalement libertaire.

Repenser nos modes de vies, nos choix est important. Mais certainement pas en faisant d'un acte aussi anodin que de prendre une pinte en terrasse un symbole de lutte. Non, ils nous faut repenser nos vies globalement. Chercher à changer les rapports de forces qui nous asservissent. Trouver d'autres modes de production plus autogestionnaires. Il nous faut donc penser la sortie du capitalisme. Ce n'est pas une mince affaire, je vous l'accorde. Mais comment libérer nos vies autrement ?

Nous devons repenser nos rapports à l'énergie : c'est bien notre pétrodépendance qui nous rend aussi vulnérable face aux fanatiques. Et qui fait que par nos pleins nous finançons directement ou non les groupes les plus haineux de la planète. Que ce soit Daesh ou l'Arabie Saoudite, l'Iran ou autre. Nos choix de vie influent bien au delà du réchauffement climatique : ils sont le moteur financier des fous. Ici comme là bas. Penser autrement, c'est sortir du tout pétrole, c'est penser à sortir aussi du nucléaire, c'est penser à rationaliser, à localiser, à rêver.

Nous devons repenser notre rapport aux religions : il est temps d'en réaffaiblir le poids dans nos vies. Que ce soit par une application de la laïcité à tous les dogmes, ou par la renouveau de l'anticléricalisme qui manque cruellement à notre époque. J'ai clairement choisi la seconde option.

Oui, c'est par la lutte, par l'espoir et par le changement que nous ferons tomber les dingues. Certainement pas par le replis et la peur. Certainement pas en nous privant encore plus de liberté.

La peur est le carburant de la haine. Et la haine le meilleur moyen d'arriver à la dictature.

C'est une réflexion en cours. Et je compte bien y revenir.


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