Ce n’était qu’une question de temps, et ce jour est enfin arrivé : une équipe de pirates est parvenue à installer Linux sur la PlayStation 4.
C’est en effet ce qu’a présenté le collectif fail0verflow lors de la conférence 32C3 organisée par le Chaos Computer Club.
Si ce nom vous semble familier, c’est tout à fait normal : il s’agit des mêmes pirates qui ont usé d’ingénierie inversée afin de détourner les mesures de sécurité de la PlayStation 3 en décembre 2010, exploitant une faille découverte par George Hotz un an plus tôt.
Les pirates n’ont pas l’intention de distribuer le fruit de leur travail.
Soulignons que la PlayStation 4 (tout comme la Xbox One) a été conçue selon une architecture x86, soit la même qu’un PC conventionnel. Si cette décision a permis à Sony et ses partenaires de réduire les coûts de développement logiciel, elle a également eu pour conséquence de faciliter l’exécution de n’importe quel OS programmé pour cette même architecture.
Qui plus est, le système d’exploitation de la PS4 est une déclinaison de FreeBSD, un OS dérivé d’UNIX (tout comme Linux) dont le code est libre. Le collectif fail0verflow a ainsi exploité les failles connues de FreeBSD et de WebKit, le navigateur utilisé par la console, pour ainsi arriver à pondre une distribution de Linux spécialement conçue pour y être installée. En tout, les pirates ont effectué plus de 7 000 modifications au noyau de l’OS avant qu’il ne soit reconnu par la console.
Le travail est loin d’être terminé cependant. Si le système en soi est débridé, plusieurs fonctions – notamment l’accélération 3D de la PS4 – demeurent inaccessibles pour le moment. Des pilotes devront par conséquent être bidouillés afin d’exploiter pleinement la capacité de la machine.
Une fois que cette étape sera complétée, il serait en théorie possible d’installer SteamOS, ouvrant l’accès à l’importante collection de jeux PC disponibles par le biais de la boutique en ligne de Valve.
Les avocats de Sony peuvent néanmoins dormir tranquilles. En effet, les pirates ont indiqué qu’ils n’avaient pas l’intention de distribuer le fruit de leur travail publiquement. Dans le cas où ces derniers changeraient d’idée, ils s’exposent bien entendu à de potentielles poursuites judiciaires.