L'IRFM, une indemnité parlementaire qui fait tache en période de disette

Publié le 04 janvier 2016 par Gezale

5770 euros ! C’est le montant de l’IRFM que touche chaque député mensuellement ! Cette indemnité pour frais fait l’objet de critiques déjà anciennes pour diverses raisons. La première est que cette indemnité ne fait l’objet d’aucun contrôle ni d’aucune obligation si ce n’est celle de ne pas utiliser cet argent lors des campagnes électorales. Pour la contester d’autres motivations sont avancées : complément de salaire, acquisition de biens immobiliers, confusion entre utilisation publique et usage privé puisque tout concourt à rendre cette indemnité très opaque et aussi très substantielle.
Tous ceux qui, parmi les élus de la nation tel Charles de Courson, ont tenté de réformer son existence se sont heurtés à un mur. Non pas le mur de l’argent mais le mur des habitudes et des situations privilégiées. Autant on peut comprendre qu’un élu de la nation soit défrayé pour ses déplacements, ses frais d’habillement, les dépenses d’équipement de sa permanence etc. autant le rituel mensuel versé sur un compte à part ne trouve pas de justification rationnelle s’il sert aux élus à arrondir leur fin de mois. Si les députés doivent, en théorie, reverser le trop plein de leur indemnité, bien peu s’en soucient. Il est loisible de comprendre leur faiblesse et la force de l’habitude face à des sommes non négligeables et si peu régulées.
Je viens de signer une pétition sur change.org proposant que l’argent versé au titre de l’IRFM soit utilisé autrement. Par exemple pour alimenter les budgets de la Défense, de l’Intérieur ou de la Justice, autant de dépenses bien utiles en ces temps de menace terroriste. Je sais que certains crieront à la démagogie, au poujadisme, à l’antiparlementarisme…mais comme de nombreux députés ont demandé, eux-mêmes, une révision des usages, je pense qu’il ne faut pas se montrer plus royaliste que le roi et se rendre à l’évidence : cette IRFM fait tache quand tant de Français ont du mal à joindre les deux bouts.