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« Seul celui qui connaît le désir », de Ragnar Kjartansson, au Palais de Tokyo, à Paris

Publié le 04 janvier 2016 par Onarretetout

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Quand on arrive sur le palier entre le niveau 2 et le niveau 1, au Palais de Tokyo, plusieurs possibilités s’offrent à nous : à l’intérieur d’une maison, une jeune femme apporte un bouquet dans un vase ; sur un mur blanc, un texte de Goethe, en allemand ; et on découvre un paysage de sommets enneigés vers lequel on va descendre. « Seul celui qui connaît le désir », c’est ainsi que Ragnar Kjartansson traduit le premier vers de Goethe, qui servira de titre pour l’ensemble de l’installation. Ce sont des décors, maison, place de village avec fontaine, d’un côté, montagnes grises coiffées de blanc, d’un autre. On y répète des gestes et un mot : « Bonjour ». Et nous, spectateurs, attendons cette rencontre furtive sans conséquence. Et nous passons, comme nous passons entre les fausses neiges éternelles, mises en scène, jusque sur la scène (dans une autre salle, comme en écho, un diaporama proposé par Jérôme Bel fait défiler des scènes de théâtre du monde entier). 

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Un grand panneau, d'un autre côté, présente des mouvements de vagues saisis par Ragnar Kjartansson, et son père, Kjartan Ragnarsson. Outre les similitudes entres les dessins accrochés sur ce panneau, je découvre comment se transmet le nom en Islande : le nom de l’enfant reprend le prénom du père. Et cette transmission du nom trouve ici forme et couleurs avec les fusains. 

Le théâtre de la vie, son décor artificiel, un seul mot échangé, aurait pu paraître totalement vain sans ces dessins au fusain qui posent bien sûr la question de la filiation, de la vie, à travers l’oeuvre d’art, question qui, soudain, envahit l’espace.


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