Michel Delpech ayant perdu le combat contre la maladie, paix à ses cendres, les hommages se sont multipliés avec une touchante unanimité dans l'usage des superlatifs. Entendons-nous bien, je n'ai rien contre Michel Delpech, dont j'ai aussi fredonné les rengaines (mais plutôt à voix basse, mon organe étant de nature à casser les oreilles de l'entourage).Le chanteur, ai-je cueilli (deux fois, par la même personne) dans les tombereaux d'éloges, avait aussi imposé le mot "flirt" dans l'usage courant, grâce à sa chanson de 1971. Que ne l'a-t-on élu à l'Académie française, où son érudition linguistique aurait fait merveille lors des séances du Dictionnaire!Ah!... Un chercheur des plus sérieux me glisse dans l'oreillette que l'Académie française, dont la réputation d'avant-garde n'est pas excessive, avait déjà accueilli "flirt" dans la huitième édition de son dictionnaire, publiée de 1932 à 1935.Le même me rappelle, pour ajouter que le Trésor de la langue française cite, utilisant le mot, Paul Bourget, Anatole France, Maurice Barrès, Marcel Proust, entre autres, auxquels le Grand Robert ajoute Jules Romains ou Colette.D'accord, j'ai compris.Laissons à Michel Delpech ce qui lui appartient, et à la vie des mots d'avoir existé avant lui.