Beaucoup d’entre nous pensaient sauver les meubles avec les fêtes de fin d’année, hélas, ce n’est pas avec quelques nuitées que l’on peut combler les méventes de plusieurs mois. Pourtant chacun y a cru en mettant les petits plats dans les grands et en se préparant plusieurs semaine en avance, réajustant les prix au fur et à mesure que la date fatidique du 31 décembre approchait et se parant des meilleurs atouts pour attirer les fêtards.
Des touristes étrangers, il n’y en a pas eu des masses, quelques inconditionnels, les amoureux du Maroc, mais surtout des nationaux qui ont profité de deux longs weekend et d’une météo plus que clémente, pour terminer l’année en beauté.
Passée l’euphorie des fêtes, les professionnels se réveillent avec la gueule de bois et face une réalité : Une trésorerie en souffrance et un carnet de commande en berne. Comment appréhender les longs mois de diète qui s’annoncent ?
Les prochaines vacances scolaires nationales sont pour le 24 janvier, et tout le monde sait que les nationaux privilégient plus les vacances de printemps que celles d’hiver, seule une minorité peut se payer le luxe de voyager en cette période. Pouvoir d’achat oblige.
Le plan d’action proposé pour l’ONMT ne sera réellement mis en place que pour cet été, la fameuse stratégie digitale que tout le monde attend ne sera en fait opérationnelle qu’en Aout 2016. Elle consiste en une refonte du site web www.visitmorocco.com, un dispositif d’animation des réseaux sociaux, de la publicité à travers le web, et une agence spécialisée en E Réputation pour soigner l’image de la destination.
C’est un bon début qui nécessite l’adhésion de tous les opérateurs pour alimenter en contenus ce site. Il serait opportun en l’état d’organiser une communication à très large spectre, pour mobiliser les acteurs du tourisme afin d’être au rendez vous.
L’ONMT prévoit également une sorte de pont aérien entre différents bassins émetteurs et les destinations touristiques nationales. Cette action mobilisera un budget conséquent qu’il va falloir aller chercher auprès du Ministère des Finances, car le budget alloué par la loi des finances 2016, est très loin des objectifs que l’on se fixe pour faire face à cette situation conjoncturelle qui deviendra structurelle si on reste dans l’attentisme.
De notre coté, nous devrions profiter de cette trêve forcée, pour négocier régionalement des plans de sortie de crise en usant d’ingéniosité et de professionnalisme. L’heure est à la confrontation d’idées, à la solidarité et à une approche argumentée vis a vis des pouvoirs publics, des administrations et des élus.
L’année 2016 sera difficile, pour le Maroc c’est une année électorale majeure avec des législatives dans 9 mois. S’il y a quelque chose à arracher, c’est maintenant et c’est à tous les niveaux.
La conjoncture géopolitique internationale s’annonce mouvementée, entre la Russie et la Turquie, l’Iran et l’Arabie Saoudite, Sunnites et Chiites, conservateurs et progressistes, rien qui plaide pas en faveur du tourisme. Apparemment, le terrorisme continuera à faire parler de lui, mais cela ne doit pas nous empêcher d’agir en mettant en évidence notre exception et notre ouverture sur les autres, quelque soient leurs croyances, leurs différences ou leurs origines.
Le tourisme est à même de réduire les inégalités, de lutter contre la pauvreté et de redonner aux moins nantis de l’espoir et une dignité. En étant responsable et équitable, c’est aussi un rempart contre le Terrorisme. No pasarán!