Par Bernard Vassor
Miniature sur ivoire signée Jules Vernet, portrait de "Jenny" à lâge de 15 ans.
Marguerite a vu le jour le 5 novembre 1808 à Boulogne-sur-Mer. Elle mourut à Paris le 5 juin 1842.
Toute jeune elle fut considérée comme un petit prodige. Srs parent la conduisirent dans la capitale où sa jeunesse, sa figure épanouie, la fraicheur de sa voix firent merveille et lui valurent les succès les plus flatteurs. Jusqu'au jour où un de ses camarades l'enleva et la conduisit à Londres pour l''épouser. Cette union fut de courte durée. Fatigués l'un de l'autre ils revinrent à Paris. Jenny débuta une nouvelle carrière aux "Variétés" qui lui permit dee connaître la période la plus glorieuse de sa carrière.
Blonde aux yeux bleus, mais la bouche un peu grande mais douée d'une voix fraîche et mélodieuse qui séduisait partout où elle se montrait. Chanteuse, comédienne elle débuta à l'opéra-comique dans une pièce écrite pour elle qui lui permit d'obtenir un triomphe. Elle épousa le flutiste solo Gabriel Leplus qui lui servit d'impressario. Après une tournée en ^rovince, elle se produisit pour la dernière fois à Bruxelles le 6 juin 1841. Elle revint à Paris usée, fatiguée et succomba le 5 juin 1842.
Son nom restera attaché pour l'éternité à celui de Nerval, bien que sa liaison (consommée) fut éphémère, de février 1838 jusqu'au 11 avril de la même année, jour où elle épousa le flûte-solo de l'Opéra-comique Louis-Marie-Gabriel LePlus en admettant que leurs relations se soient poursuivies jusque là...
Une question se pose toutefois : le divorce étant interdit, comment a-telle été autorisée à se remarier ?
Arsène Houssaye raconte que pendant cette courte période :
Je vis un matin arriver Gérard, les yeux rougis de larmes. C'était au plus beau temps de sa passion pour Jenny Colon (..) Elle ne le trompait que 2 ou 3 fois par semaine, mais elle le menaçait de le tromper tous les jours !
Nous lui connaissons de nombreux riches amants. Un article indiscret publié en 1833 révèle :
Jenny Colon eut poUr amant le banquier hollandais Hoppe, son infidélité à son égard amena la rupture.
Marguerite eut une liaison avec le mari de celle (Eugénie de Plunkett) qui incarna "La Dame aux caméliats" Joseph Doche. Cette liaison est attestée par une lettre non datée qu'elle lui écrivit :
Doche vous êtes un galant homme et je vous parle comme on parle à un galant homme (...) Une liaison que j'avais rompue vient de se renouer, je vous répète que j'ai été obligée de faire ce que j'ai fait. Ne m'accusez pas et conservez bien mon souvenir au fond de votre coeur"
Certains prétendent que cétait pour favoriser la carrière de Jenny, que Gérard fonda (avec Dumas) la revue théâtrale "LE MONDE DRAMATIQUE".
Quelques domiciles parisiens au gré de la fréquentation de ses amants :
1823, 6 rue Feydeau,
1824-1825, 5 rue Fromenteau
1826, 15 rue Traversière
1827, 8 rue Richelieu
1829, 2 rue Vivienne et passage Véro-Dodat
1830 10 rue Vivienne
1833 2 rue Hauteville
1835 rue Richelieu.
Dans l'annuaire de 1840 Madame J Colon-Leplus, artiste dramatique habite le 3 rue Saint-Fiacre.
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