En ce 2 janvier 2016, l’heure est venue de reprendre mes déjà-presque-vieux carnets de lecture et de faire le point sur les plus marquantes. Autant vous l’avouer de suite, le choix est difficile parmi les 84 livres lus cette année, je compte 33 romans, 14 récits biographiques, 9 essais, 2 ouvrages de littérature érotique, 6 bandes dessinées, 13 recueils de poésie, 3 pièces de théâtre et 4 recueils de nouvelles. 71 de ces ouvrages ont été (ou vont être très prochainement) commentés sur le blog… J’ai effectivement du retard dans mes chroniques. J’ai tant bien que mal extrait 15 titres de cet ensemble que je peux qualifier de lectures remarquables (ma première sélection en comptait presque le double…).
Si j’ai régulièrement lu de la poésie en 2015, ce genre est beaucoup moins présent cette année dans mes coups de cœur. Je retiens un titre découvert à la charnière 2014 – 2015 qui avait échappé de justesse, pour des raisons chronologiques au bilan de l’année passée. Il s’agit de Textes d’Ombre d’Alejandra Pizarnik, une poétesse argentine que j’ai grand plaisir à relire à et conseiller à qui s’intéresse au genre.
2015 est également l’année où je me suis (re-)plongée dans la littérature érotique. Avec seulement deux titres à mon actif, j’en propulse toutefois l’un des deux dans cette liste de coups de cœur, il s’agit du recueil de nouvelles d’Anaïs Nin, Venus Erotica, j’espère continuer à lire cette auteur en 2016.
La littérature d’Europe de l’Est, ensuite, est à l’honneur avec quatre auteurs. Bohumil Hrabal pour la République Tchèque avec Une trop bruyante solitude, publié et censuré sous l’ère communiste, retrace le quotidien d’un ouvrier comprimé par l’autoritarisme nazi. Grâce à Sandrine du blog Tête de lecture et à ses rendez-vous autour de l’émission l’Europe des écrivains diffusée sur Arte, j’ai pu être initiée à la littérature roumaine à travers les écrits de Mircea Cărtărescu. Entre les deux ouvrages que j’ai lu, Orbitor et le recueil de nouvelles Pourquoi nous aimons les femmes, je suis absolument incapable de choisir ! Toujours à l’Est, du côté de la Pologne cette fois, je vous recommande chaudement Les neiges bleues dont je dois à nouveau la découverte à Sandrine (oh merci, merci !). J’ai d’ailleurs repéré ce titre, ce matin même dans la pile à lire de Jérome. Jérome, si tu lis ce bilan, tu sais ce qu’il te reste à faire. ;)
Pour pousser encore un peu notre voyage vers l’Est, je me dois de vous parler d’un auteur russe déniché sur Babelio, il s’agit de Leonid Andreïv dont l’énoooooorme recueil de nouvelles Le gouffre (et autres récits) est absolument sidérant de finesse, de tendresse, et dans le même temps de solitude et d’angoisse. Parfait pour les âmes malmenées.
Pour continuer sur la littérature étrangère, les Etats-Unis, l’Angleterre, la Colombie, et l’Inde sont également au rendez-vous de mes plus belles lectures 2015. Tout d’abord avec le classique Moby Dick, relu avec un très grand plaisir dans le cadre d’une lecture commune avec Aaliz, tristement absente de la blogosphère depuis le mois d’août dernier. Cartographie des nuages, peut-être plus connu sous le nom de son adaptation cinématographique Cloud Atlas, est un roman choral absolument impressionnant à la fois par son récit et par la maîtrise stylistique de l’auteur David Mitchell. Je ne l’ai pas encore fait, mais je ne désespère pas de vous commenter le monumental Cent ans de solitude de Gabriel García Márquez. Plus discret et extrêmement sensible, j’ai également envie de citer ici Le toit de tôle rouge de Nirmal Verma, conseillé par Marine.
L’équilibre entre littérature française et étrangère est maintenu puisque sur les 84 ouvrages lus, 41 ont été écrits par des français contre 43 par des auteurs étrangers (tous pays confondus). Malgré tout, pour la France, je ne retiens cette année que 3 livres (contre 6 en 2015). Les trois m’ont été conseillé par mon ami et libraire Julien. Il déteste que je le cite sur ce blog mais dans la mesure où il est également à l’origine de mes lectures d’Une trop bruyante solitude, de Cartographie des nuages, de Cent ans de solitude et de très nombreux autres excellents titres dont vous retrouverez mes avis en cliquant sur le tag « Julien », il est difficile de s’abstenir de le nommer. Pour en revenir à la littérature française, Julien est l’une des rares personnes à savoir me persuader de lire des polars et romans noirs. Cette année particulièrement, il m’a convaincue et complètement bluffée avec un livre d’Anne-Catherine Blanc, qu’il a par ailleurs largement défendu à Quais du polar, Les chiens de l’aube. Dans un tout autre registre, il m’a offert un livre que je n’ai pas encore commenté – pour cause de trop grande implication personnelle dans ma lecture -, L’invisible dehors : carnet islandais d’un voyage intérieur de Pierre Cendors. Je n’ai jamais lu de récit de voyage aussi intime et aussi riche dans la description d’un espace intérieur. Le troisième livre écrit par un auteur français est un essai de Nicolas Cavaillès, Le saut des baleines, une apologie de l’absurde et de la liberté écrit dans une langue extrêmement technique, un ouvrage absolument hallucinant et hors norme que je vous invite à découvrir à votre tour.
Pour clore cette liste de coups de cœur 2015, j’intègre pour la première fois un roman graphique dont je vous parlais pas plus tard que la semaine dernière, Le piano oriental de Zeina Abirached.
Enfin, et avant de vous laisser avec le bilan statistique de WordPress, je remercie les commentateurs réguliers de ce blog : Alex, Jérome, Alison qui s’est malheureusement pour nous retirée de la blogosphère, Anne et Chapitre Onze. Je remercie également les personnes plus discrètes mais avec lesquelles les échanges littéraires ne sont pas moins riches sur le web et souvent ailleurs : Mina, Cyve, Lili, Mior dont le blog est en berne, Valentyne, Marilyne dont la présence sur Lire et merveilles me manque aussi, Sandrine, Marine, Aaliz dont le retour sur la blogosphère ne tardera pas trop je l’espère, Maman, Kamila, Julien, Rita, Marina, Vanessa… et puis les silencieux qui passent ici sans le dire et y trouve peut-être quelque chose pour eux.
Je vous souhaite à tous une belle année 2016 !
Et laisse place aux lutins de WordPress et à leur rapport annuel. ;)
En voici un extrait :
Le Concert Hall de l’Opéra de Sydney peut contenir 2 700 personnes. Ce blog a été vu 12 000 fois en 2015. S’il était un concert à l’Opéra de Sydney, il faudrait environ 4 spectacles pour accueillir tout le monde.
Cliquez ici pour voir le rapport complet.