2 nouvelles études, menées sur la souris montrent comment l’alimentation du père affecte les niveaux de certains petits ARN spécifiques dans son sperme, ce qui peut avoir une incidence sur la régulation des gènes chez sa descendance. Des résultats, publiés dans Science, qui ajoutent à la preuve de l’influence du mode de vie du père sur ses enfants, via l’épigénome -ou les modifications épigénétiques- de son sperme, la signalisation dans le liquide séminal et le transfert du microbiome.
Si, chez les hommes, la signature génétique du sperme change rapidement avec la prise ou la perte de poids, alors les pères atteints d’obésité pourront théoriquement la » passer » à leurs enfants, avait déjà suggéré cette étude de l’Université de Copenhague, en montrant précisément, que le poids des hommes/pères affecte directement certains gènes dans le sperme, liés à l’appétit et au développement du cerveau.
· Dans la première étude, Qi Chen et coll. ont fécondé de œufs de souris en utilisant le sperme d’un groupe de souris mâles nourries avec un régime riche en graisse et celui d’un groupe de souris mâles nourries avec un régime normal.
– Les descendances des 2 groupes ne présentent pas de différences significatives de poids corporel à 16 semaines,
– mais à 7 semaines, la descendance des pères nourris avec un régime riche en graisse développent une intolérance au glucose et une résistance à l’insuline, deux anomalies métaboliques qui deviennent plus sévères à 15 semaines.
Des informations épigénétiques qui induisent l’intolérance au glucose de la descendance : Pour évaluer si le sperme de l’ARN des pères contribué à ces différences entre la progéniture HFD et ND, Les chercheurs montrent en » purifiant » l’ARN du sperme des 2 groupes de rats et en l’injectant dans des zygotes (fusion de 2 gamètes) normaux, que l’ARN du sperme des mâles nourris avec e régime riche en graisse, contient des informations spécifiques qui induisent cette intolérance au glucose (mais non l’insulino-résistance).
· Dans la deuxième étude, Upasna Sharma et coll. testent si le sperme des souris soumises à un régime hypoprotéiné présente des changements dans les niveaux d’ARN. L’équipe montre que le sperme mature présente alors une expression plus forte de certains petits ARN. Une recherche plus approfondie révèle qu’un microARN supprime un sous-ensemble de gènes, dont un qui contribue à la plasticité des cellules souches embryonnaires de souris.
En conclusion, des résultats qui illustrent comment l’ARN du sperme du père peut être affecté par son régime alimentaire, et que cela peut induire des changements dans la régulation des gènes de sa progéniture et favoriser, le cas échéant le risque de trouble métabolique.
Source: Science
1 January 2016 DOI: 10.1126/science.351.6268.13Sperm RNA fragments modify offspring metabolism
December 31 2015 DOI: 10.1126/science.aad6780Biogenesis and function of tRNA fragments during sperm maturation and fertilization in mammals
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