Selon le compromis accepté par les ministres européens de l'Emploi, la semaine hebdomadaire de 48 heures, déjà gravée dans la législation européenne, reste de mise. Mais la durée maximale hebdomadaire de travail pourra atteindre 60 ou 65 heures pour les employés acceptant, à titre individuel, de déroger aux 48 heures. Ces plafonds pourront être dépassés en cas de conventions collectives.
Ces deux textes sociaux majeurs, liés dans la négociation pour amener les pays à faire des compromis, ont été acceptés "à la majorité qualifiée".
Ils devront encore être approuvés par le Parlement européen, ce qui est loin d'être assuré.
Cinq pays -- l'Espagne, la Belgique, la Grèce, la Hongrie et Chypre-- se sont abstenus sur les propositions sur le temps de travail, les critiquant vivement et appelant à un arbitrage musclé du Parlement.
Au cours d'une séance publique au petit matin, la représentante de l'Espagne a déploré le fait que la dérogation à la semaine hebdomadaire de 48 heures ne soit pas limitée dans le temps, "une marche arrière".
"Ce n'est pas une avancée sociale", a également jugé la ministre belge de l'Emploi Joëlle Milquet.
La France a pour sa part poussé pour un compromis acceptable à l'approche de sa présidence de l'UE qui démarre le 1er juillet.
"L'heure est clairement à la relance de l'Europe sociale", a souligne le ministre français du travail Xavier Bertrand, en notant que les accords trouvés offrent "plus de garanties pour les travailleurs".