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Nous ne sommes pas dans l’overnight success et ce n’est pas si mal

Publié le 31 décembre 2015 par Exploratology @exploratology

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Hello, c’est Marjorie au clavier! J’ai décidé de vous parler un peu plus d’Exploratology sous un angle plus entrepreneurial. Je reçois régulièrement des emails avec des questions sur le projet, comment ça se passe derrière, comment j’ai fait pour créer l’entreprise, etc. Alors voilà, je vais essayer de vous parler régulièrement de quelques thèmes autour de tout ça ; et si vous avez des suggestions ou des questions que vous aimeriez me soumettre, n’hésitez pas à le faire en commentaire! ;-)

Je vous ai déjà parlé de mes joies d’entrepreneure ici ou . Mais là, j’en ai une nouvelle et elle est pas banale : je signe en ce moment des chèques de 1000, 2000, 5000, 7000 euros à mes fournisseurs. Alors, pour ceux qui travaillent dans des grosses boîtes, ça vous paraîtra que dalle. Mais pour vous donner une idée, 2000 euros c’est l’équivalent d’ 1/4 de mes investissements de départ. Bref, c’est BEAUCOUP.

Au tout début, je me souviens, le budget était tellement serré que quand je voulais lire un bouquin pour voir si je pouvais le proposer sur le site, je me faisais parfois 2 h de transport aller-retour pour aller jusqu’à LA seule bibliothèque de Paris qui avait le livre en question. Plutôt que d’acheter le livre (même à prix libraire) et de dépenser 8 euros.

Je me souviens aussi que quand je passais mes premières commandes fournisseurs, je devais regarder à trois fois si ma trésorerie allait tenir le choc.

Et quand en 2013, je suis allée à Maison & Objet et que beaucoup des fournisseurs m’ont dit que leur minimum de commande c’était 1500 euros… Evidemment je ne pouvais pas, c’était plus que la somme qui me restait dans le compte bancaire pour payer TOUS les fournisseurs, la banque, la maintenance du site, les charges sociales, etc.

Alors quand je vois que maintenant, j’achète pour 2000 euros de tasses et de papier cadeau danois, c’est juste… Enfin, ça me rend limite euphorique.

Il n’y a pas longtemps, j’ai regardé le film Le nouveau stagiaire. Sans parler de ses qualités cinématographiques – mon esprit critique par rapport aux comédies romantiques est inversement proportionnel à celui que j’ai pour les livres ;-) , le film parlait d’une startup à succès qui, en 18 mois, embauche 300 employés dans un superbe local tendance industrielle revisitée et fait des millions de dollars. Evidemment, entrepreneurs, nous rêvons tous de ça (et pour ceux qui ont vu le film, je rêve en particulier de l’entrepôt ^^). Mais même si de telles success stories existent, l’image glamour de la startup qui décolle comme une fusée est bien l’arbre qui cache la forêt.

Foret

A l’autre bout du spectre, il y a cette vidéo de Gary Vaynerchuck (en anglais) qui m’a beaucoup touchée et que je vous conseille à fond à fond de regarder, notamment si vous vous sentez parfois un peu dépassés dans vos projets – ça m’arrive parfois, comme tout le monde, alors un petit coup de Gary Vaynerchuck et ça repart comme en 14 :)

Gary est un entrepreneur américain qui a connu à 30 ans un succès apparemment foudroyant avec sa boîte. Sauf que cet « overnight success » n’est qu’un mythe : derrière les soudaines invitations en plateau télé et l’installation du siège dans une belle tour, se cachent 15 ans de dur labeur et de persévérance, de vidéos postées sur Youtube que personne ne regardait, de boulot acharné pendant que tous ses potes partaient en vacances. 15 ans, nomdudiou!!!! Et dans la suite de la vidéo, il râle contre ceux qui lui écrivent des mails parce qu’ils se découragent au bout de… 4 mois ou 2 ans, bah voyons ^^

Voilà sans doute l’expérience de beaucoup d’entrepreneurs de chair et d’os, derrière l’image glamour qu’on peut voir dans les films ou les magazines : parfois c’est long, ça prend du temps, on fait le maximum pour que ça décolle mais voilà, ça se fait petit à petit, de mail en mail, d’heure en heure, d’euro en euro, de petit truc en petit truc, etc. 

Et quand on m’a demandé il y a deux ans ce qu’il m’avait fallu pour lancer Exploratology, j’ai du répondre quelque chose comme la passion et une foi assez indestructible dans mon projet. Si on me repose la même question aujourd’hui, je dirais, la passion, toujours, la foi indestructible aussi, mais alors suffisamment indestructible pour y passer 60h/ semaine pendant des mois et des mois sans savoir si on va être rentable vraiment, ET aussi, une bonne dose de patience.

Le plus chouette, c’est que je préfère finalement largement plus ce long cheminement à l’overnight success apparemment désiré. Derrière chaque petit succès d’Exploratology, je revois les trajets pour la bibliothèque, le vélo pour aller au grossiste de livres à Ivry sous la pluie, les heures et les heures à refaire un paquet jusqu’à ce que j’arrive au résultat voulu… Et le petit succès en devient encore plus précieux.

Et sur le cheminement de la boîte, où jour après jour c’est un pas, puis un autre, puis encore un pas… Pouvoir enfin avoir les reins financiers suffisants solides pour acheter 2000 euros de tasses danoises, c’est un petit jalon techniquement parlant, mais sentimentalement, c’en est vraiment un. Alors comme toute bonne entreprise (enfin j’essaie!), les budgets restent taillés au millimètre près, j’essaie de ne pas dépasser ce que j’avais prévu et de faire en sorte que chaque euro investi soit justifié. Mais pouvoir vous proposer sur le site des choses nouvelles, qui viennent de loin, et qui je me dis vont vous plaire, c’est juste une énorme joie.

Cette possibilité je vous la dois, de bout en bout. Je la dois à votre fidélité, qui fait que je suis là aujourd’hui à pouvoir dire à mes fournisseurs « ouiiii je te prends ça ». Mais je la dois aussi à tous les bons conseils que vous nous envoyez par mail ou que vous laissez sur notre questionnaire. Il n’y a pas longtemps, Stevelyne et moi avons parcouru en détails vos nouvelles réponses au questionnaire : on en a tiré une vingtaine d’idées et de points à améliorer. Pas mal non ? :) Et en attendant, je suis juste heureuse à l’idée que ces cartes néerlandaises, ce thé qui vient de Londres ou ce miel de Noël nordique, dont je rêvais depuis longtemps, se retrouvent enfin bientôt dans votre boîte à lettres.

Donc voilà, les tasses danoises, c’est fait :) Prochaine étape ? La levée de fonds à un million d’euros ? L’entrepôt de dingue et le bureau de 500 mètres carrés dans une ancienne usine ? Oui un jour, peut-être, mais pas après pas alors :)

A bientôt!

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