Robert Mallet-Stevens est un architecte et designer français né à Paris le 24 mars 1886, mort à Paris le 8 février 1945. Il fait partie du mouvement moderne.
Né dans une famille de collectionneurs, il est un neveu de Suzanne Stevens, l'épouse du financier belge Adolphe Stoclet qui fit construire à Bruxelles le célèbre palais qui porte son nom. L'homogénéité avant-gardiste de ce bâtiment aura probablement exercé une forte influence sur les choix esthétiques ultérieurs de Robert Mallet-Stevens.
Il se forme à l'Ecole spéciale d'architecture de Paris, entre 1906 et 1910. Intéressé au premier chef par la collaboration entre les différentes formes d'art, il s'oriente d'abord, et pour une vingtaine d'années, vers la création de meubles et de décors de cinéma.
De 1921 à 1923, il entreprend la construction de la Villa Paul Poiret à Mézy-sur-Seine dans les Yvelines, qui demeure inachevée en raison de la faillite du couturier, jusqu'à son rachat en 1930 par l'actrice Elvire Popesco. Au Salon d'automne de 1922, il expose une maquette très remarquée pour un projet d'aéro-club. En 1923-1928, le vicomte Charles de Noailles lui commande la Villa Noailles à Hyères, dont le premier noyau est achevé en 1925 et dont les extensions vont se succéder jusqu’en 1933. Pour la piscine de celle-ci, il créé en 1923-1925 le Fauteuil Transat, en tube de tôle laquée et toile, qui constitue l'un des tout premiers meubles modernes à structure métallique. En 1924, il rénove l'Hôtel des Roches Noires à Trouville-sur-Mer.
Hôtel Martel
À l'Exposition internationale des Arts décoratifs et industriels modernes de 1925, Mallet-Stevens réalise le pavillon du tourisme avec son campanile de 36 m de haut qui fera école dans le monde entier, le hall de l'ambassade française, ainsi que des arbres cubistes en ciment armé avec les sculpteurs Jean et Noël Martel. En 1926, il élève la Villa Collinet à Boulogne-Billancourt, faisant partie d'un ensemble de trois maisons accolées, dont la villa Cook confiée à Le Corbusier. De 1926 à 1934, il réalise plusieurs hôtels particuliers bordant la rue Mallet-Stevens à Paris, dont le sien propre en 1927 au n° 12, qui accueille son cabinet d'architecte et pour lequel il réalise également en 1927 un mobilier de métal laqué, dont un bureau à piètement de tube d'acier nickelé. Le casino de Saint-Jean-de-Luz est édifié en 1927.
Il est en 1929 l'un des fondateurs et le premier président de l'Union des Artistes modernes (UAM), réunissant des artistes décorateurs et architectes avant-gardistes. Il est par ailleurs dans les années 1930 directeur de l'École des Beaux-Arts de Lille.
De 1929 à 1932 il réalise son chef-d’œuvre, la Villa Cavrois, construite à Croix dans le Nord, pour la cuisine de laquelle il crée, entre 1929 et 1931, sa fameuse petite chaise en tube d'acier à dossier cintré, qui sera déclinée en plusieurs versions jusqu'en 1939. En 1932, il construit la Maison-atelier de son ami le verrier Barillet, au 15 square de Vergennes, à Paris. En 1934, il présente au Salon d'automne une Cabine de bateau de troisième classe réalisée pour le concours de cabines de bateau de l'OTUA.
Il construit presque exclusivement pour des clients privés, son unique commande publique ayant été la réalisation d'une caserne de pompiers à Paris en 1936. Il n'en est pas moins considéré aujourd'hui comme l'une des figures majeures de l'architecture française de l'entre-deux-guerres, en tant que l'un des principaux représentants du Mouvement moderne. Pour l’Exposition internationale des arts et des technique de 1937 on lui confie la construction de cinq pavillons : outre le Palais de l'Électricité et de la Lumière, ceux de la Solidarité nationale, de l’Hygiène, de la Régie des tabacs et des Cafés du Brésil.
Villa Cavrois
Pendant l'occupation, il se réfugie avec sa famille en eone libre (dans le Lot-et-Garonne) pour protéger sa femme qui est juive.
L'apport de Mallet-Stevens n'a été pleinement apprécié que longtemps après sa mort. Entre-temps beaucoup de ses réalisations avaient été laissées à l'abandon (comme la villa Cavrois), remaniées voire démolies (comme la concession Alfa Romeo à Paris). Ce n'est que dans les années 1980 que son œuvre a commencé à être reconnue comme une sorte d'optimum des années 1930 entre recherche esthétique et exigence de fonctionnalité. Cette redécouverte, marquée notamment par une rétrospective au Centre Pompidou en 2005, a entraîné la réhabilitation de plusieurs bâtiments.
Toutes les archives de l'architecte à l'exception de celles qui avaient été données en 1961 par sa femme au Musée des arts décoratifs ont brûlé dans un incendie.
D'après Wikipédia