En cette fin d'année, je regarde vers le passé pour comprendre ce qui me pousse... D'où un texte à la Confucius !
A vingt ans, j'ai fait un stage ouvrier. Entreprise peu efficace à cause de conflits irrationnels. D'où malaise social. (Modeste, alors. Il n'a fait que grandir depuis.) Mais les résoudre était facile. Il m'a fallu vingt ans, et pas mal d'expériences de ce type, pour prendre conscience de cela et le formuler dans un livre.
La Vallée de la mort
Puis, il m'a fallu dix ans pour comprendre que je prêchais dans le désert. Mes idées passent vite et bien en tête à tête, surtout avec les gens en difficulté, mais pas avec les foules. Bien sûr, j'ai cherché toujours plus d'exemples et d'arguments scientifiques. Je n'ai pas été plus convaincant, mais plus amusant dans mes conférences, et je me suis instruit. Et j'ai changé ma façon de voir le monde, et de me voir. Et j'ai découvert que mon sujet n'était pas marginal, mais fondamental : le cogito ergo sum de Bergson est qu'il n'y a qu'une seule chose qui existe : le changement. Au passage, mon intérêt s'est étendu aux changements des nations, des sociétés, des familles et des individus.
Et j'ai fini par comprendre que le monde obéit au Yin et Yang. Il y a des moments Yin où l'humanité veut l'efficacité et la paix. Changement signifie alors l'union fait la force. Et il y a des périodes Yang pendant lesquelles on veut en découdre. Alors, le changement, c'est la loi du plus fort. Aujourd'hui, c'est Yang et je suis hors sujet. Mais je ressens, depuis un an, de nouvelles aspirations. En particulier chez de jeunes consultants. Yin ?
La science n'a plus d'autorité
Finalement, cette histoire est une nouvelle illustration de ce que j'ai toujours tort. Je n'ai pas compris que la science n'a plus d'autorité dans notre société. Alors que je croyais trouver un appui chez les scientifiques, c'était le contraire qui se passait. Les universitaires entendaient leurs idées chez moi. Ils pensaient que j'étais l'hirondelle du retour du printemps de la science.