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DH : La partouze qui a le don de m’énerver

Publié le 31 décembre 2015 par Misteremma @misteremma

DH : La partouze qui a le don de m’énerver

Ce mardi 29 décembre 2015, les belges se sont réveillés avec la Une provocante du quotidien La DH : Partouze entre militaires et policières au commissariat en pleine alerte terroriste!
Le titre racoleur était accompagné du mot " exclusif ". La DH avait donc choisi de frapper fort en cette fin d'année. Le militaire avec son paquet cadeau ne suffisait pas, il fallait en rajouter une couche pour discréditer et ridiculiser encore plus l'autorité belge. Et ça a marché ! Avec une tel titre, l'information a fait le tour du monde : d'Alex Vizorek qui en fait une chronique sur France Inter au Guardian en passant par le NY Times, etc.

Cet article a le don de m'énerver car je trouve irresponsable de publier une telle information en pleine crise surtout que l'on peut se demander combien de personnes ont réellement lu le contenu de l'article ? Le titre étant déjà tellement explicit, pourquoi en lire plus !? Et pourtant, en lisant l'article, vous découvrirez que l'affaire n'est qu'au conditionnel et que l'information a été à plusieurs reprises démenties par les autorités.

Je vous ai retranscrit le texte du journaliste N.Ben. :

L'information s'est propagée comme une traînée de poudre ces derniers jours au sein de la police. Dans plusieurs zones de la capitale, c'est devenu le sujet de conversation du moment. Huit militaires qui partouzent avec deux policières dans un commissariat, forcément, ça choque, ça interpelle, et ça alimente les conversations entre collègues.

On est donc dans un " on dit ". Des bruits circulent...

Les faits dateraient d'il y a moins d'un mois. Ils se seraient produits au commissariat de Ganshoren et impliqueraient deux policières et huit militaires. Le chef de corps de la zone Ouest ne confirme pas, mais nous y reviendrons plus loin.

Première fois que le conditionnel est employé et première fois que le journaliste déclare que l'information n'est pas confirmée.

Ce qui est certain, c'est que lors du passage au niveau 4 d'alerte terroriste sur Bruxelles, le commissariat de Ganshoren s'est transformé en site d'accueil pour une vingtaine de militaires. Un étage du bâtiment a spécialement été aménagé en dortoir afin qu'une partie des Chasseurs ardennais puissent y rester la nuit. Ils y ont logé pendant deux semaines au total, avant de migrer une semaine vers le commissariat de Jette.

Pour éviter les longs déplacements vers leur caserne, ces militaires restaient ainsi dormir au commissariat de Ganshoren, une fois leur service terminé, à savoir dès 22 h, chaque soir.

Voici donc les faits.

À l'arrivée des militaires dans ce commissariat, plusieurs policiers de la division de Ganshoren ont affirmé que leurs collègues féminines étaient déjà " toutes chaudes et toutes folles " à l'idée de recevoir ces hommes en uniforme.

Nous aussi, on est " toutes chaudes et toutes folles " de se promener sur le piétonnier, ces militaires sont pour la plupart très sexy. Rien de bien grave donc, juste un peu d'humour grivois entre collègues.

Selon nos informations , un soir, deux policières, une appartenant à la division de Ganshoren, et l'autre travaillant au dispatching de la zone, seraient passées à l'acte avec huit des vingt militaires dormant sur place.

Ce serait l'officier de police judiciaire en personne qui aurait découvert la scène.

Précisons que ce commissariat ferme ses portes à 22 h, heure à laquelle arrivaient justement les militaires dans leur dortoir de fortune.

Donc, nous aurions (conditionnel) des personnes adultes et consentantes qui auraient eu (conditionnel) des relations sexuelles en dehors de leurs heures de travail dans une pièce (dortoir) au dessus du commissariat.

Seulement voilà, l'affaire ne serait finalement pas remontée jusqu'à la direction de la zone de police Ouest qui couvre les communes de Molenbeek, Jette, Ganshoren, Koekelberg et Berchem-Sainte-Agathe.

Contacté par nos soins hier en fin de journée, le chef de corps, Johan De Becker, nous a d'abord répondu ne pas être informé de cette affaire, qu'il qualifiait déjà de " grave " si elle venait à être avérée.

S'étant renseigné auprès de membres de la direction de la zone, Johan De Becker nous a recontacté ensuite, précisant que cette information n'était pas connue du service de contrôle interne de la zone et qu'aucune enquête à ce sujet n'avait dès lors été lancée.

Et voilà donc une seconde fois et même une troisième fois que l'information est démentie. Mais la DH n'est pas un journal d'investigation, elle doit faire son buzz. Le journaliste n'attend pas d'avoir plus de preuves et publie l'on-dit en ajoutant le texte ci-dessous pour accréditer l'affirmation du titre de l'article :

Ce qui ne signifie pas pour autant que les langues ne vont pas se délier dans les jours à venir.
Ce qui est certain, c'est que ce genre d'histoire, n'importe quelle zone de police s'en passerait volontiers.

Ce genre de buzz malsain me met mal à l'aise car il n'a pour but que de faire du clic : rappelons que l'article a été publié à 5h du matin, il avait vraiment pour but d'être à la Une du journal.

DH : La partouze qui a le don de m’énerver

Je suis en rage contre la DH car la Belgique et Bruxelles souffrent depuis le 13 novembre 2015 des attentats perpétrés à Paris par des djihadistes venus pour certains de Molenbeek. Alors que la Région tente de minimiser le niveau 3 à l'international pour sauver son économie, ce genre d'article complique les efforts faits par les commerçants, la population et les autorités.

Depuis le 29 décembre, d'autres faits sont venus encore compliquer les efforts de reconquête du touriste : arrestation de deux individus, publication dans Le Monde d'un article intitulé " les commandos étaient coordonnés en temps réel de Belgique" , annulation de toutes les festivités bruxelloises du 31 décembre sur la place de Brouckère.

La partouze sera moquée sur les réseaux sociaux en publiant des " faites l'amour, pas la guerre " à tout va. L'info a disparu pour des faits plus importants mais restera gravée quelque part et ressortira de temps en temps sans finalement que l'on sache si l'on peut retirer ou non le conditionnel à cet article.


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