Over the Net dévoile l’autre réalité du tennis

Le Guadeloupéen Mehdi Darlis, ancien joueur de tennis semi-professionnel, désormais réalisateur et écrivain nous a fait découvrir le mois dernier Over the net. Dans ce film documentaire de 75 minutes, il raconte l’envers du décor du tennis professionnel, des ceux qui ne font pas partie du top 100 mondial.

Expliquez-nous la genèse d’Over the net?
Over The Net est principalement né dune volonté de transmission. J’ai voulu partager mon expérience vécue avec les plus jeunes prétendants au circuit ainsi que leurs parents en utilisant mon recul du à ma décision de renoncer à mon rêve.

Je me suis retrouvé à donner des cours de tennis au sein de centres d’entrainements dans le moyen orient et j’ai ainsi rencontré des centaines de jeunes joueurs pour la plupart déscolarisés qui suivaient les cours par correspondance et dédiaient toute leur vie à la petite balle jaune.

Mais leur niveau ne reflétait pas vraiment leur ambition, et ils se retrouvaient perdus entre frustrations et désillusions. Mais ce qui changeait de ce que j’avais l’habitude d’observer, c’est que la majorité de ces jeunes étaient issus d’un milieu extrêmement aisé, mais étaient prêt à tout sacrifier pour devenir tennisman malgré la multitude d’opportunités qui leur étaient offertes et, de ce fait leur histoire me touchait d’autant plus.

Le déclic m’est venu lorsque les parents me demandaient de l’aide. Je me suis rendu compte qu’ils écoutaient mes conseils et j’ai tout de suite relevé de nettes améliorations sur et en dehors du terrain.

Puis un soir après l’entrainement, le père d’un des joueurs était tellement content de pouvoir partager avec moi qu’il m’a incité à écrire un livre, et d’organiser des conférences autour des difficultés d’atteindre le top niveau au tennis. C’est à ce moment que j’ai su qu’un jour j’essaierai d’en faire un projet mais, je ne savais pas encore sous quel forme. Le projet du livre me semblait un peu prétentieux.

Puis après avoir décidé de me lancer dans l’audiovisuel, j’ai jugé opportun de produire mon premier projet autour de mon parcours et qui m’aiderait également à définitivement tourner la page.

La thématique était d’essayer de tout dire en peu de temps, d’où le titre « Au delà du filet ».

Comme s’il s’agissait de ma seule et unique occasion d’en parler j’ai voulu en quelque sorte créer le débat sans nécessairement chercher à l’approfondir, car il y a beaucoup trop de paramètres à exploiter. Le vrai débat doit avoir lieu après le visionnage du documentaire et c’est exactement ce qui s’est passé après chaque projection.

Quelles ont été les étapes clés et les difficultés rencontrées pendant le tournage?

Il n’y a pas vraiment eu d’étapes clés, car chaque étape a été une pièce maitresse du puzzle. Je créais le film pendant le tournage, je n’avais pas préparé de questions, je ne savais pas qui j’allais interviewer ni où et comment. J’ai laissé les choses se faire, on a filmé tout ce qui était possible de filmer tout en respectant une certaine ligne directrice que j’avais dans un coin de ma tête.

Le film s’est donc plus ou moins ficelé durant la période de dérushage et montage. Je me suis en effet retrouvé avec plus de 50 heures de rushs, que j’ai du visionner, souvent traduire et en faire une histoire suffisamment intéressante.

On voit longuement Benoit Paire qui est passé du top 100 au top 20 cette saison, vous attendiez-vous à une telle progression?

Au tennis, je ne pense pas qu’il y ait de miracle. Lorsque tu fais partie du top 30 c’est que tu as le niveau pour y être, ensuite il te faut reprendre goût à l’entrainement et avoir des objectifs précis qui faciliteront une certaine ligne de conduite.

Je m’attendais donc à un retour de Benoit qui est un joueur que j’affectionne énormément. Je pense qu’il fait partie de ces joueurs que l’on critique pour certaines raisons quand ils évoluent sur le circuit et que l’on regrette leur absence pour les mêmes raisons lorsqu’ils n’y sont plus. On a pu le voir avec Jimmy Connors ou John Mc Enroe. Benoit est nécessaire au circuit et je pense qu’il n’a pas encore fini de nous surprendre.

Quel tennisman apparaissant dans le documentaire pourra selon vous atteindre le top niveau prochainement?

Je suis persuadé que Calvin Hemery a toutes ses chances pour atteindre le top 100 et faire carrière dans le tennis. La première fois que je l’ai interviewé au challenger du Gosier en 2012, il était classé 1400ème au classement ATP, aujourd’hui il est 200ème et ne cesse de progresser. Je suis assez proche de lui, et je le trouve très déterminé, il sait exactement ce qu’il veut et s’en donne les moyens.

Mais ce que j’apprécie par-dessus tout, c’est sa lucidité. Il sait pertinemment qu’il lui reste peu de temps pour atteindre le top 100, il a la tête sur les épaules et c’est pour moi l’une des qualités principales pour un jeune joueur.

Qui sont les diffuseurs à l’heure actuelle en France? Le documentaire sera t-il diffusé à l’international?

À l’heure actuelle, Over The Net est disponible en illimité pour les abonnés de la plateforme de streaming AFROSTREAM. C’est une toute nouvelle plateforme, fondé par Tonjé Bakang et Ludovic Bostral qui diffuse du contenu 100% afro. Lorsque j’ai entendu parler de leur projet j’ai tout de suite voulu les soutenir et faire découvrir les coulisses du tennis de haut niveau à leurs abonnés.

Le documentaire intéresse également les chaînes à l’étranger, je suis en discussion avec des diffuseurs au Brésil, au Japon, mais également aux Etats-Unis depuis quelques semaines.

Quels sont vos prochains projets?

J’ai d’autres projets audiovisuels en phases d’écriture et j’ai réalisé un projet de livre intitulé « Manman » qui est un recueil d’hommage à la Maman rédigé par plusieurs personnalités antillaises telles que Laura Flessel ou encore Bernard Lama chez les sportifs.

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Author: @Sportnbizz

Fondateur de Sportandbiz.com. Passionné de sport et de business. Je profite de ce blog pour illustrer mes trouvailles, opinions, interviews sur le sport et le business du sport. Disponible sur Facebook, Twitter, Instagram.