La surconsommation d’aliments » sains » souvent perçus comme associés à moins de satiété est donc un comportement qui lui-aussi peut mener à l’obésité : quand nous consommons des aliments sains, nous en consommons généralement plus que la portion recommandée parce que » nous avons peur » de rester sur notre faim.
La recherche utilise une approche multiple pour étudier cette sensation de » moins de remplissage « .
– La première phase, menée avec 50 étudiants utilise un test standard d’association pour démontrer la relation inverse entre les concepts de santé et de remplissage.
– La seconde phase, de terrain, menée avec 40 étudiants, a évalué leur sensation de la faim après avoir consommé un cookie présenté soit comme sain, soit comme malsain pour mesurer l’effet d’une image » santé » sur les niveaux de faim/satiété ressentis.
– Une 3è phase, menée avec 72 étudiants, a évalué l’impact d’une image » santé » sur la quantité de nourriture commandée avant le visionnage d’un film et sur la quantité réelle de nourriture consommée pendant le film.
L’ensemble des 3 phase démontre cette association implicite entre aliments sains, faim ou moins de satiété.
L’image » sain/malsain » altère le jugement nutritionnel du consommateur : Précisément, les chercheurs démontrent que présenter un aliment comme sain ou malsain a un impact sur le jugement nutritionnel du consommateur avant même qu’il lise les informations produit sur l’emballage ou qu’il consomme le produit.
Lorsqu’un aliment est dépeint comme sain, par opposition à malsain, les consommateurs signalent des niveaux inférieurs de faim après sa consommation, mais ils en ont consommé des portions plus importantes. Et même les consommateurs qui se disent en désaccord avec l’idée que les aliments sains apportent moins la satiété que les aliments malsains obéissent à ces mêmes préjugés.
Souligner les aspects nutritifs des aliments sains serait une bonne stratégie pour réduire leur surconsommation, suggèrent les auteurs. Des résultats qui ajoutent un nouvel éclairage aux causes psychologiques de la prise de poids et de l’obésité, avec ici une stratégie surprenante : il s’agit d’inverser l’effet pervers d’un bénéfice santé.
Enfin, concrètement, l’étude suggère aux fabricants d’arrêter cette prolifération d’étiquettes et d’allégations santé sur les aliments sauf à contribuer encore plus à l’épidémie d’obésité.
Source: Journal of the Association for Consumer Research Dec, 2015 “The Behavioral Science of Eating” Eating Healthy or Feeling Empty? How the ‘Healthy=Less Filling’ Intuition Influences Satiety (Visuel@Brian Wansink)
Troubles du comportement alimentaire