Henri matisse

Publié le 30 décembre 2015 par Aelezig

Henri Matisse, né le 31 décembre 1869 au Cateau-Cambrésis (Nord) et mort le 3 novembre 1954 à Nice est un peintre, graveur et sculpteur français. Figure majeure du XXe siècle, son influence sur l'art de la seconde partie du siècle est considérable par l'utilisation de la simplification, de la stylisation, de la synthèse et de la couleur comme seul sujet de la peinture aussi bien pour les nombreux peintres figuratifs ou abstraits qui se réclameront de lui et de ses découvertes. Il fut le chef de file du fauvisme.

De Pablo Picasso, qui fut son ami et le considérait comme son grand rival, à Andy Warhol qui "voulait être Matisse", tous les peintres du XXe siècle ont été confrontés à la gloire et au génie de Matisse.

Son père est marchand de grains. Sa mère était peintre amateur. Après la guerre franco-allemande, en 1871, la famille déménage à Bohain-en-Vermandois (Aisne) où Matisse passe sa jeunesse. Il commence sa vie professionnelle comme clerc de notaire chez maître Derieux à Saint-Quentin. À 20 ans, à la suite d'une crise d'appendicite, il est contraint de rester alité pendant de longues semaines. Grâce à un voisin et ami peintre amateur Léon Bouvier, Matisse découvre le plaisir de peindre. Sa mère lui offre une boîte de peinture. Il réalise ses premières œuvres. Dès son rétablissement, tout en réintégrant l'étude, il s'inscrit au cours de dessin de l'école Quentin-de-La Tour destinée aux dessinateurs en textile de l'industrie locale.

Peu après, il se rend à Paris, En 1892, Matisse entre à l'Ecole des Arts déco puis s'inscrit en 1895 à l'École des Beaux-Arts, dans l'atelier de Gustave Moreau. 

En 1896, Matisse expose pour la première fois au Salon des Cent et au Salon de la Société nationale des beaux-arts dont il devient membre associé. Cette fonction lui permet notamment d'exposer sans passer par un jury. Il passe l'été à Belle-Ile-en-Mer et rencontre l'australien John Peter Russell qui l'introduit auprès d'Auguste Rodin et Camille Pissarro. Il commence à s'intéresser à la peinture impressionniste qu'il découvre en 1897 au musée du Luxembourg. Il est alors un peintre classique de natures mortes réalistes aux textures amples. Pour gagner sa vie, Matisse et Marquet travaillent comme peintre décorateurs à la journée, pour le théâtre.

Le 31 août 1894, naît sa fille Marguerite dont la mère Caroline Joblaud est un de ses modèles. Le 8 janvier 1898, Matisse épouse Amélie Parayre. Ils auront deux enfants, Jean en 1899 et Pierre en 1900 tous deux nés à Toulouse où les Matisse vivent près des parents d'Amélie. Le couple Matisse élève aussi Marguerite. Ils partent en voyage de noces à Londres où, sur les conseils de Pissarro, Matisse découvre la peinture de Joseph Mallord William Turner. Puis Matisse s'installe en Corse. Henri Matisse peint à Ajaccio une cinquantaine de toiles. Matisse s'inspire alors de Turner. En 1899 il découvre le traité de Paul Signac D'Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. À partir de 1900, Matisse travaille à l'Académie de la Grande Chaumière la sculpture et le modelage et fréquente également l'atelier d'Eugène Carrière. Il y fait la connaissance d'André Drain et de Jean Puy. Derain lui présente Maurice de Vlaminck. Il expose au Salon des indépendants (1901) et participe à la première édition du Salon d'automne (1903). En 1902 la galerie Berthe Weil devient son premier marchand et en 1904 Ambroise Vollard lui consacre sa première exposition personnelle.

L'été de 1905, il séjourne à Collioure en compagnie de Derain. Il rencontre le sculpteur Maillol. Au Salon d'automne de 1905, l'accrochage des œuvres de Matisse, Albert Marquet, Vlaminck, Derain et Kees Van Dongen provoque un scandale par les couleurs pures et violentes posées en aplat sur leurs toiles. À la vue de ces tableaux regroupés dans une même salle, le critique Louis Vauxcelles compare l'endroit à une « cage aux fauves ». L'appellation de « fauve » est aussitôt adoptée et revendiquée par les peintres eux-mêmes. Cette période marque également la reconnaissance de son travail, lui permettant enfin une relative aisance matérielle. Matisse devient le chef de file du fauvisme.

Le 18 septembre 1909, Matisse signe son contrat avec la galerie Josse et Gaston Bernheim qui l'expose. Ce contrat prévoit que Matisse touche 25 % du prix de vente des toiles. Le contrat de trois ans est renouvelé pendant 17 ans. Matisse se trouve selon, ses propres mots : "condamné à ne plus faire que des chefs-d'œuvre."

Matisse rencontre Leo et Gertrude Stein, collectionneurs américains, vivant à Paris, qui lui achètent La Femme au Chapeau, un portrait de Madame Matisse. En 1907, chez eux il rencontre Picasso. Gertrude Stein définissait les deux artistes comme le "Pôle Nord" (Matisse) et le Pôle Sud (Picasso) de l'Art Moderne. Matisse retrouve le critique Louis Vauxcelles, à qui il dit avoir vu au jury du Salon un tableau de Georges Braque "fait en petits cubes", que Matisse baptise du nom de Cubisme. En 1908, il publie Note d'un peintre. La même année Matisse ouvre une académie libre au couvent des Oiseaux, puis à l'hôtel de Biron (où Rodin a son atelier de présentation) où se pressent les étudiants étrangers. L'académie ferme en 1911.

Entre 1908 et 1912, ses œuvres sont exposées à Moscou, Berlin, Munich et Londres. En 1913, Matisse est exposé à l’Armory Show de New York à côté d'œuvres de Marcel Duchamp et Francis Picabia, comme autant de représentants de l'art le plus moderne.

À partir de 1906 et jusqu'en 1913, Matisse part en hiver en voyage en Andalousie, au Maroc, en Algérie accompagné de ses amis peintres Camoin et Marquet. Ces voyages influenceront profondément Matisse, couleurs, céramique, carreaux de faïence dans son sentiment décoratif du monde extérieur. 

Après avoir passé une partie de l'hiver 1916-1917 à Nice, Matisse décide de rester plus longuement sur la Côte d'Azur, qu'il considère comme un paradis, et dont il recherche la transcription dans ses toiles. En 1918, Matisse rencontre Renoir. 

Il expose avec Picasso à la galerie Paul Guillaume à Paris, le catalogue est préfacé par Apollinaire. Durant cette période, Matisse rencontre le peintre japonais Yoshio Aoyama, qui vit aussi à Nice, dans le quartier de Cimiez, et qui devient son disciple. En 1920, il reçoit la commande d'Igor Stravinsky et Serge Diaghilev pour dessiner les costumes et les décors du ballet Le chant du rossignol présenté à Londres. En 1924,Matisse expose à New York et une première retrospective lui est consacrée au Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague. En 1925, Matisse est nommé chevalier de la Légion d'honneur. En 1925, son fils Pierre ouvre une galerie à New York. Matisse voyage régulièrement aux États-Unis. Il reçoit le Prix Carnegie 1927 à Pittsburgh. Et Il fait partie du Jury qui attribue le même prix à Picasso en 1930.

En 1930, il séjourne à Tahiti où il rencontre le réalisateur expressionniste allemand Murnau.

À New York, Le Museum of Modern Art organise une rétrospective en 1931 après une exposition personnelle en 1930. Pendant son séjour aux États-Unis, Albert Barnes, un collectionneur, lui commande une œuvre monumentale pour sa fondation à Philadelphie. À son retour à Nice, dans l'atelier de la rue Désiré Niel loué spécialement pour cette réalisation, Matisse s'attellera à la Danse dont il réalisera de 1930 à 1933, trois versions en raison d'erreurs de gabarit. La première version inachevée a été retrouvée après sa mort dans son appartement à Nice. Elle est exposée en présentation définitive avec la deuxième version, la Danse de Paris (1037 × 450 cm), dans la salle Matisse du Musée d'art moderne de la ville de Paris. La dernière version dite la Danse de Mérion a été installée par Matisse lui-même, en mai 1933, à la fondation Barnes de Philadelphie. C'est au cours de ce travail que Matisse invente la technique les « gouaches découpées ».

Il travaille à l'illustration du roman de James Joyce, Ulysse, et aux décors et aux costumes de Rouge et noir pour les Ballets russes de Monte-Carlo (1934-1938).

Parallèlement, à partir de 1924, Matisse se consacre à la sculpture. 

En 1939, Matisse se sépare de sa femme.

En 1941, atteint d'un cancer du colon, il est hospitalisé à la clinique du Parc de Lyon. Ses médecins lui donnent six mois à vivre. Il retourne s'installer à Nice à l'Hôtel Regina alité. Il conserve de son éventration, le port d'un corset de fer, qui empêche la station debout plus d'une heure et souffre de calculs biliaires. Il dessine au crayon et au fusain, les dessins sont exposé chez Louis Carré en novembre. Son infirmière, Monique Bourgeois, accepte d'être son modèle. Matisse commence à utiliser la technique des gouaches découpées et commence la série Jazz. Puis il s'installe à Vence.

En avril 1944, Amélie, la femme de Matisse, et le 21 mai 1944 Marguerite Matisse-Duthuit, sa fille, sont arrêtées par la Gestapo, pour faits de résistance. Madame Amélie Matisse est condamnée à six mois de prison, (elle est libérée en septembre 1944), tandis que Marguerite Matisse, est torturée et défigurée. Elle parvient à s'enfuir à Belfort du train de déportation qui l'emmenait vers le camp de Ravensbrück. Elle est recueillie dans un premier temps par la famille de Léon Delarbre, peintre résistant et déporté, puis est ensuite prise en charge par la Croix-Rouge qui la cache au sein de la famille Bruno de Giromagny, et libérée en octobre 1944. Matisse la revoit en janvier et février 1945. Sous le coup d'une émotion intense, Henri Matisse dessine de nombreux portraits de sa fille dont le dernier de la série montre un visage enfin apaisé. Jean Matisse, fils du peintre et sculpteur appartient lui aussi à un réseau très actif. 

Alité et handicapé, Matisse ne peut plus peindre ou pratiquer des techniques qui demandent des diluants (eau ou huile) dans son lit. Il invente alors la technique des papiers découpés, qu'il peut couper avec des ciseaux, et que ses assistants placent et collent aux endroits souhaités par l'artiste.

Entre 1943 et 1947, Matisse travaille à l'élaboration d'un livre illustré Jazz. Le texte qui accompagne les illustrations est écrit et calligraphié par Matisse lui-même, et constitue un texte théorique du peintre sur sa conception de l'art.

Il commence à travailler à partir de 1949 au décor de la chapelle du Rosaire de Vence à la demande de son infirmière-assistante. L'artiste Jean Vincent de Crozals lui sert de modèle pour ses dessins du Christ. D'un point de vue plastique la simplification des formes semblent être nées des observations des icônes byzantines dont son gendre George Duthuit était un spécialiste au Louvre.

En 1950, alors que le peintre reçoit la visite de ses trois petits-enfants, il dessine au plafond de sa chambre leurs trois portraits au fusain avec un bâton de 2 m de long. Pour se sentir moin seul, dit-il. Le plafond a été déposé et offert au Musée Matisse du Cateau-Cambrésis par les descendants de Pierre Matisse.

À 81 ans, Henri Matisse, représente la France à la XXVe Biennale de Venise.

En 1952 a lieu l'inauguration du musée Matisse du Cateau-Cambrésis.

Il meurt le 3 novembre 1954 à Nice Il est enterré dans cette ville, au cimetière de Cimiez.

D'après Wikipédia