Cette étude de la Rice University revient sur le rôle de » l’inflammation « , une condition qui revient de plus en plus fréquemment comme facteur de déclenchement systémique de nombreuses maladies chroniques. L’inflammation du cerveau a déjà été associée au stress et à la dépression majeure, cette étude de la » Rice » va plus loin, en faisant le lien entre l’inflammation chronique dans le sang et le développement de la dépression. Les conclusions de cette méta-analyse, présentées dans l’American Journal of Psychiatry, dépeignent l’inflammation, un peu comme de l’huile jetée sur le feu de la dépression.
Bien évidemment, mieux comprendre le rôle exact de l’inflammation dans la dépression pourrait permettre de développer de nouveaux traitements à intégrer dans les protocoles de soins psychiatriques standards de la dépression. Ici, il faut noter que certaines études ont documenté cette approche clinique de la dépression : une inflammation peut conduire aux symptômes de dépression ou à des changements émotionnels radicaux a montré une étude de l’excellent Centre de toxicomanie et de santé mentale (CAMH) de Toronto. En 2012, une autre étude, publiée dans le Journal of Clinical Psychiatry avait suggéré que le parasite Toxoplasma gondii, responsable de la toxoplasmose et présent chez 10 à 20% de la population, pouvait être associé à un risque accru de tentatives de suicide (TS) chez les personnes infectées. Une étude de l’Université de Stony Brook a également mis en avant, dans la revue Biology of Mood and Anxiety Disorders plusieurs arguments suggérant que la dépression » ressemble » à une infection.
Les chercheurs de l’Université Rice et de l’Ohio State University se sont concentrés, avec cette méta-analyse, sur l’intersection entre les comportements de santé, la psychologie et la médecine et notamment sur la manière dont le stress affecte le système immunitaire, ce qui peut favoriser le risque de maladies chroniques comme de problèmes de santé mentale. Leur examen de la littérature constate qu’en plus d’être liée à de nombreux problèmes de santé physique, dont le cancer, l’obésité et le diabète, l’inflammation systémique est liée à des problèmes de santé mentale comme la dépression.
ØChez les patients souffrant de dépression clinique, les concentrations de 2 marqueurs inflammatoires, CRP et IL-6, peuvent s’élever de 50%.
Stress, inflammation, dépression, un cycle fréquent : Cette inflammation chronique est plus fréquente chez les personnes qui ont subi un stress chronique, que ce soit en raison de facteurs socio-économiques ou familiaux –comme l’intimidation dans l’enfance– ou encore alimentaires. Ces différents facteurs entraînent très fréquemment le développement d’une inflammation chronique, associée à une dépression. Cette réponse inflammatoire normale lorsque le système immunitaire travaille à éliminer un agent pathogène devient systémique et persistante et semble, au fil des études, allumer la mèche de nombreuses maladies physiques et mentales.
Si la dépression associée à l’inflammation chronique, plus ancrée et sévère que la dépression saisonnière, peut aussi être traitée avec des thérapies à base de yoga, de méditation et/ou d’exercice, cette méta-analyse suggère de traiter aussi l’inflammation, par des AINS par ex. (voir tableau ci-contre)pour réduire les symptômes de dépression.
Source: American Journal of Psychiatry November 01, 2015 DOI:10.1176/appi.ajp.2015.15020152 Depression Fans the Flames and Feasts on the Heat
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