Un zoetrope foisonnant, intrigant, coloré avec des effluves d'art naïf, d'art brut comme on voit ces malades mentaux dans certains hôpitaux psychiatriques produire une œuvre répétitive et fascinante, attirante et repoussante. Dans un même mouvement, on est happé, presque englouti par ces débordements imaginatifs, oniriques et repoussé par cette répétition mécanique, cauchemardesque prise dans le continuum infini d'un même délire fiévreux. Foucault écrivait que la folie, c'est l'absence d'œuvre ; je pense que c'est tout aussi bien son trop plein, son mouvement perpétuel, son éternelle insatisfaction. Cette profusion n'a de cesse de se dévorer elle-même en d'interminables tournoiements de zoetropes dont nous n'entrapercevons que des parcelles, des stridences.