Les petites et moyennes entreprises sont souvent mal servies par les compagnies d'assurance, probablement parce que ces dernières n'ont pas les moyens de répondre à la diversité des besoins de ces clients avec toute l'efficacité requise. Mais, à l'ère digitale, une telle brèche devient une opportunité et Embroker est prête à la saisir.
La première mission que se fixe la startup est de rendre l'assurance plus simple, plus compréhensible et plus accessible aux responsables d'entreprise, tandis que les processus en vigueur aujourd'hui – tant à la souscription que lors du traitement des sinistres – restent encore largement basés sur des transmissions de documents physiques et des échanges avec des intermédiaires dont le rôle consiste parfois uniquement à expliquer en langage clair des termes et conditions cryptiques.
Dans ce but, Embroker propose une plate-forme sur laquelle l'utilisateur va rassembler les informations de tous les contrats qu'il a souscrits, en transformant au passage les centaines de page de vocabulaire juridique en une synthèse descriptive, claire et intelligible, facilitant l'identification des risques couverts. En parallèle, le site permet d'enregistrer et suivre les actifs et les personnels (conducteurs, par exemple) à protéger, de manière à maintenir une adéquation permanente des polices à la situation réelle.
En cas de sinistre, Embroker prend en charge les déclarations, ainsi que le suivi des pertes et des indemnisations, intégralement en ligne et en temps réel, évitant toute perte de temps et d'énergie inutile, pour un pilotage optimal. Dans le même espace, il est également possible de gérer les assurances des partenaires de l'entreprise, en prenant en compte les exigences spécifiques à chacun d'eux. Leurs certificats y sont conservés et donnent lieu à des alertes en cas d'expiration ou de non conformité.
La bonne nouvelle pour les PME (américaines) est que ce service leur est offert gratuitement ! En effet, comme beaucoup d'autres acteurs de l'« InsurTech », Embroker fonde son modèle économique sur une activité de courtage et se rémunère donc sur les contrats souscrits par son intermédiaire (sans que ses utilisateurs n'aient jamais la moindre obligation d'y recourir, toutefois).
À ce stade de la présentation, on pourrait croire que la plate-forme d'Embroker ne représente guère plus qu'un effort de dématérialisation d'un métier encore trop encombré de papier. Cependant, la perspective de ses fondateurs est beaucoup plus large. Déjà, une fonction de comparaison entre pairs donne une idée plus précise de leur vision. Car il n'est pas seulement question de prix : il s'agit aussi pour la société de vérifier si les couvertures qu'elle souscrit sont en ligne avec les pratiques courantes de son secteur.
À plus long terme, l'ambition de la jeune pousse est de développer une véritable approche de gestion des risques – et non plus des produits d'assurance – fondée sur la capture et l'analyse de données de son client, restituées sous une forme lisible et « actionnable ». Dès lors, elle envisagerait de concevoir un modèle basé sur l'usage, qui – comme pour l'automobile du particulier – adapterait au mieux les garanties (et les primes) de l'entreprise en fonction de son activité et de son contexte immédiat.