PAR BERNARD VASSOR
Le bel Emilien sculpteur (1811-1892) était hollandais par son père et français par sa mère. Sa première oeuvre fut une esquisse en plâtre de
Guillaume le taciturne. Exposa au salon des marbres dès 1842, IL exécuta des marbres de la
princesse Murat, des bronzes de la
marquise de Cador et de
madame Conneau. il fut le complice des frasques amoureuses du libidineux Louis Napoléon Bonaparte qui le nomma directeur général des Musées nationaux dès son accession au poste de "
prince président" jusqu'en 1870 où il fut démis de ses fonctions pour prendre le titre de directeur des musées qu'il garda jusqu'au 4 septembre. ...................... J'ai décuvert dans des archives un épisode méconnu : Pendant la guerre de 1870, avant l'arrivée des prussiens à Paris, il fit déménager dans le plus grand secret
la Vénus de Milo qu'il fit emmurer dans un lieu qu'il était le seul à connaître (avec moi) Ce qui veut dire que s'il n'avait pas survécu, nous ne saurions aujourd'hui pas ou est passée la belle grecque sans bras.... Ses relations avec l'Empereur et sa liaison avec la
princesse Mathilde (qu'il laissa tomber comme une vieille chaussette) lui permirent d'entrer à l'Institut et de le faire sénateur. Contraint par des artistes à créer un salon des refusés en 1863, il, prit prétexte l'année suivante l'attentat contre le tzar en visite à Paris pour le supprimer.
Cézanne indigné lui écrira pour réclamer la réouverture de ce salon. La réponse du surintendant est nette : "
Ce qu'il demande (Cézanne) est impossible, on a reconnu tout ce que l'exposition des refusés avait de peu convenable pour la dignité de l'Art, et elle ne sera pas rétablie". Après le 4 septembre le Louvre est investi par
Gustave Courbet et
Raoul Rigault (Nieuwerkerke était domicilié dans le musée) Emilien est chassé de son appartement. Réfugié à Versailles pendant la Commune de Paris, c'est
Jules Dalou qui prit le poste vacant. Après la chute de la Commune, Emilien réintégra ses pénates jusqu'à la proclamation de la République qui provoqua sa démission. Curieusement, à son actif si l'on peut dire, il eut de l'admiration pour le peintre Courbet à qui il tenta sans succès de faire obtenir la Légion d'Honneur en 1866 !!!