Je suis un homme comblé.
L'hiver s'est enfin pointé, le 27 décembre dans la nuit et pendant toute la journée. Nous étions sur la route, Monkee et moi. Du 418 au 514. 3 h00 de route parce que la neige et le vent. (belle phrase sans verbe).
Sur la route, j'ai non seulement savouré l'hiver pendant que l'amoureuse, restée dans la famille du 418 avec Punkee, s'inquiétait des conditions routières, mais j'ai aussi consommé trois des cadeaux de Noël en cd.
Comme je ne m'achètes plus que très peu de cd, je mets sur mes listes de suggestions, des titres que je souhaite encourager, et ce même si, dans 2 des 3 cas, les artistes ne seront pas tellement plus riches avec ces achats., mais aussi malgré le fait que c'est vraiment en tournée que les artistes font d'importants gains financiers.
J'ai eu à Noël trois produits "locaux" en cd.
Je mets "locaux" entre guillemets parce que deux de ses produits sont Québéco-Texans.
1. Le premier album d'Arcade Fire: Funeral.
2. Le premier album solo d'un membre d'Arcade Fire: Will Butler, Policy.
3. Le deuxième album de Patrice Michaud, Le Feu de Chaque Jour.
J'ai commencé avec celui-là. J'ai beaucoup aimé les trois extraits lancés sur les ondes radios du Gaspésien récipiendaire de trois prix du Festival de la Chanson de Petite-Vallée en 2008.
J'ai aussi entendu l'individu en entrevue à la radio à deux reprises et j'ai aimé davantage l'artiste. J'y ai entendu un jeune homme fort éclairé et très intelligent. Une intelligence et un sensibilité merveilleusement bien meublée sur son deuxième effort lancé en 2014, mais qui a joué tout 2015, ce qui a permis aux mélodies de faire leur chemin à mes oreilles, de peupler mes listes sur Iphone et maintenant de voir la copie de son CD se loger entre Mes Aïeux et Miossec dans ma bibliothèque de CD. (Que l'amoureuse voudrait voir s'évaporer).
Je sais maintenant que c'est la très jolie voie de Salomé Leclerc qui habille la fort agréable chanson-titre de l'album. Un album fort bien écrit. Et Brillant. Entre le folk, le country et la pop. Poétique à 100%.
Plus que recommandable.
Le premier album d'Arcade Fire, je ne l'avais jamais possédé. J'en avais gravé mes morceaux préférés, il y a longtemps sur une compil que je m'étais faite du groupe des frères Butler, et les avaient mêlés aux morceaux du second et du troisième album, Comme j'avais tous les autres, mon côté fétichiste l'a remporté et j'ai demandé et reçu leur premier effort, celui qu'on écoutait dans le sous-sol du magasin centenaire du Centre-Ville de Montréal, avant que les Grammys ne les consacrent sur la planète Musique.
Je ne me rappelait plus à quel point Wake Up est une chanson parfaite. Cette unité dans les sons... puis Rebellion Lies, crescendo magique. L'album au complet et fameux, Bien meilleur tout ensemble qu'éparpillé ailleurs finalement.
Enfin, le premier album solo de Will Butler, frère intense de Win Butler, tout aussi intense chanteur/guitariste d'Arcade Fire. Will, c'est le fou multiinstrumentiste qui, sur scène, lance un tambour de batterie très haut dans les airs et le rattrape à temps pour jouer sa part sur les morceaux interprétés en spectacle. On comprend à l'écoute de son disque, qu'il est une large part des compositions d'Arcade Fire. On a même l'impression tout le long qu'il s'agit d'un album d'Arcade Fire, mais avec Will à la tête du band au lieu de Win. Tout le reste du band y participe ici et là.
X-scellant.
Je jubilais au volant car, malgré une fatigue accumulée de trois jours de plus de 18 heures éveillés à faire la fête entre amis et avec la famille, je revenais aussi avec trois livres et un rare DVD dans ma besace.
1) A Brief History of Five Killings de Marlon James, qui explore la tentative d'assassinat contre Bob Marley à la fin des années 70, qui a tout de même coûté la vie à 7 têtes de pipes et qui survole aussi l'histoire du crack à New York et des guerres de gang qui en sont nées dans les années 80 et les transformations de la Jamaïque dans les années 90. Très hâte de le lire.
2)Chapter & Verse: New Order, Joy Division & Me de Bernard (dit "Barney) Sumner. Le titre dit tout. Le guitariste/claviériste/chanteur de l'ancienne formation de Ian Curtis a vécu les multiples transformations du/des groupes de Manchester. Le sombre Joy Division, éteint dans le drame et New Order, se fondant aux années 80 et glissant sur les pistes de danse avant de revenir à la guitare post-punk-post grunge dans les années 90. Tout comme U2 ou R.E.M. , Joy Division/New Order a grandi avec moi. Je veux entendre ce témoin privilégié des mêmes années qui m'ont fait mûrir au son de leurs beats. Très hâte de le lire.
3) D'Après une Histoire Vraie de Delphine De Vigan. Je ne sais pas si je crois à cette "histoire vraie" autant qu'à la métaphore de l'auteure qui se sent coincée entre ce que son public réclame d'elle et ce dont elle veut réellement parler. Delphine a écrit un livre très personnel sur la maladie mentale de sa mère qui a fait un tabac dans le monde littéraire francophone. Je compte le lire aussi. Ce livre, qui est le suivant, traite de "Delphine", qui doit écrire un livre après un giga-succès mais qui est menacée par la panne d'inspiration. Une fan, un peu comme dans Misery de Stephen King, s'en mêle et vient lui compliquer la vie. Très hâte de le lire, même si je crois que je lirai Rien ne s'oppose à la Nuit en premier pour mieux me baigner de son univers.
4) Wild At Heart de David Lynch était le seul film que je ne possédais pas de cet auteur que j'adore.
Non, c'est pas vrai. Mais je ne veux pas The Straight Story qui ne m'a pas plu que qui ne correspond pas à ma vision de Lynch. Le film de 1986, mettant en vedette Laura Dern et Nicolas Cage était sur mes listes de suggestions depuis 3 ou 4 ans et je savais qu'il ne se commandait plus. Je souhaitais que le 30ème anniversaire de la parution de l'histoire d'amour entre Sailor & Lula allait faire resortir le film: BINGO! J'ai maintenant tous les films que je voulais de Lynch. Très hâte de le revoir.
Monkee et moi revenions dans le 514 car il avait un tournoi. Et aussi parce que je travaille quelques nuits entre maintenant et le premier jour de 2016.
Son club tirait de l'arrière 1-2 en troisième et l'un des buts adverse avait été marqué quand Monkee siégeait au banc des pénalités pour une mise en échec odieuse dans cette ligue sans contact. À 2:19, voilà que Monkee se rachète et créé l'égalité. Puis, en surtemps, le voilà qui fonce au filet pour loger la rondelle dans la partie supérieure du filet et donner la victoire aux siens, raflant du coup la plaque du joueur du match.
Pouvais-je me sentir plus heureux le 27 au soir?
Non.
Ce plein culturel doublé d'une fierté paternelle m'a crevé la voix et comblé au plus haut point.
J'étais anxieux par rapport à Noël.
J'étais con.
Noël splendide.
Jour de l'an à venir, formidable.