Rappelons une étude toute récente, publiée dans la revue Neuropharmacology qui montre que l’anesthésique kétamine (et une drogue récréative) inverse les symptômes de la dépression chez des rats nourris avec un régime riche en graisses comme elle peut réduire la dépression synaptique et les dommages du stress chronique chez les humains. En inversant la perturbation de la voie de signalisation mTORC, la kétamine pourrait même réduire rapidement et considérablement les symptômes de la dépression chronique chez les patients résistants aux agents antidépresseurs typiques.
Le chercheur Daniel Lodge de l’Université du Texas Health Science Center, auteur principal de l’étude parle aujourd’hui » d’un traitement très efficace pour la dépression, mais qui ne peut être pris à domicile ou en routine « . Les espoirs liés à cette efficacité restent néanmoins immenses alors qu’il faut prendre environ 2 semaines d’antidépresseurs pour se rendre compte, parfois, de l’absence d’effet, alors, qu’a contrario la kétamine est à action rapide et semble apporter un soulagement prolongé de la dépression et donc une réduction certaine du risque de suicide.
Mais il y a un problème avec la kétamine : le médicament agit sur des récepteurs situés dans le cerveau, ce qui rend difficile le contrôle de ses effets. Ici, en travaillant sur le rat, l’équipe identifie néanmoins un circuit du cerveau associé aux effets bénéfiques de la kétamine. Le circuit envoie des signaux entre l’hippocampe et le cortex préfrontal. L’activation de ce circuit chez les rats provoque des effets antidépresseurs similaires à ceux causés par la kétamine, mais sans les effets secondaires de la kétamine. Ainsi, une partie du cerveau contribue aux effets bénéfiques de la kétamine, une autre contribue à ses effets secondaires.
L’identification de ce mécanisme apporte donc une cible : il s’agira de trouver un médicament qui interagit sélectivement avec ce circuit. A suivre donc.
Source: Molecular Psychiatry 1 December 2015 doi:10.1038/mp.2015.176 Activation of a ventral hippocampus–medial prefrontal cortex pathway is both necessary and sufficient for an antidepressant response to ketamine
SURALIMENTATION et DÉPRESSION ? Il existe bien une connexion…et une solution !–