Critique Ciné : The Gift (2015)

Publié le 28 décembre 2015 par Delromainzika @cabreakingnews

The Gift // De Joel Edgerton. Avec Jason Bateman, Rebecca Hall et Joel Edgerton.


Joel Edgerton (The Rover) réalise ici son premier long métrage à la fin plus étrange que véritablement passionnant. Disons que ce petit thriller à la mord moi le noeud n’est pas très brillant, usant de tous les clichés possibles et imaginables afin de jongler entre le film de home invasion (sans jamais vraiment touché au genre) et quelque chose de légèrement différent. Malgré les déceptions, le film joue tout de même avec les attentes conventionnelles d’un tel film, oscillant entre les genres sans que l’on ne sache vraiment dans quelle direction cela va bien pouvoir aller. Cette série B s’amuse tout de même suffisamment pour que l’on n’ait pas toujours l’impression de passer un mauvais moment. Le seul problème c’est un manque cruel de rythme ce qui ne permet donc pas de vraiment savoir quoi attendre. Je me demande si au fond je n’aurais pas préféré quelque chose d’un peu plus conventionné, plus fun aussi, peut-être plus proche par exemple de ce que Eli Roth a fait avec Knock Knock dans un registre légèrement différent mais le film a au moins le mérite de s’amuser du film de home invasion sans pour autant en être un non plus.

La vie d'un jeune couple marié est chamboulée lorsqu’une ancienne connaissance apporte de mystérieux cadeaux et révèle au grand jour un secret terrifiant vieux de plus de 20 ans.

La tension que The Gift cherche à créer n’est malheureusement pas toujours efficace. Il y a des passages qui tombent à plat car justement le film ne semble pas trop quoi savoir en faire. Le plus gros problème de ce film c’est sa fin, expéditive qui donne l’impression que le Joel Edgerton ne savait pas du tout comment boucler son histoire et lui a ainsi donné la fin la plus téléphonée qu’il soit. S’il reste des questions (et ce n’est pas dérageant), ce n’est pas ce qui m’a le plus dérangé dans le sens où tout est bouclé en à peine dix minutes sans que l’on ait l’impression qu’il y ait un vrai sens de la conclusion. Pourtant, le film avait des idées même si toutes ne sont pas très bien utilisées et que cela reste parfois usé. Certains poncifs du thriller psychologique sont là, quitte même à ne plus surprendre mais il y a tout de même de bons twists sortis de nulle part qui vont à contre courant de ce que The Gift voulait semble t-il raconter au premier abord. C’est aussi ce qui fait le succès de ce film et lui donne tout son attrait. Au départ, The Gift débute donc comme un thriller classique, celui du voisin ou de l’ancienne connaissance un peu bizarre qui pourrait bien devenir un méchant sans pitié.

On s’attend à voir du sang, des morts ou de l’action mais finalement The Gift est totalement différent. Il y a une sorte de réflexion intrigante sur le monde dans lequel on vit et son côté impitoyable. Le film parle en effet de harcèlement à l’école, des plus faibles et des plus forts - et de la vengeance des plus faibles qui peut faire beaucoup plus mal -, etc. Joel Edgerton est également acteur là dedans sous les traits du fameux « méchant » du film (tout dépend du point de vue que l’on choisit). Il est suffisamment inquiétant sous les traits de son héros pour nous donner l’impression de voir quelque chose comme Harry un ami qui vous veut du bien (sans être à la hauteur de ce dernier pour autant non plus). Le reste du casting, composé d’un Jason Bateman (Arrested Development) et d’une Rebecca Hall assez sympathiques dans leurs compositions démontre aussi que finalement The Gift a beau être médiocre, il n’en reste moins assez agréable malgré tout. Jusqu’au bout, le film bascule de scènes en scènes, se renverse et semble presque changer de registre et la conclusion que l’on avait imaginé change alors tous les quart d’heure.

Note : 5/10. En bref, plus étrange que vraiment passionnant, The Gift intéresse surtout pour sa façon de jongler entre les genres.

Date de sortie : 6 novembre 2015 - Directement sur Netflix