Il m'a fallu lire plus de 100 pages de ce livre (sur 165) pour y trouver enfin des repères, chaque histoire commençant avec des règles différentes. Les parenthèses sont nombreuses, la ponctuation est étrange, des chiffres apparaissent de temps à autre, et puis des mots agglomérés. Un gros travail du traducteur à n'en pas douter.
Arno Schmidt, dans ces histoires écrites pour les journaux, nous fait traverser l'Allemagne sur trois quarts du XXe siècle. Des choses de rien, des histoires. Des gares, des grands magasins, des figures banales, mais dans un entremêlement à se perdre. J'ai parfois eu l'impression, en tournant une page, de ne plus retrouver les personnages. Et puis, avec Jours bizarres, la lecture m'a paru moins difficile. Est-ce le style qui a changé ? Ou bien m'y suis-je habitué ? L'histoire se terminait par ces mots : « demain, espérai-je, tout sera normal ». Et puis, il y a eu les réfugiés et le Chant du compteur. Et une jeune fille prudente que l’on suit (était-ce celle de L’échange de clés ?). Et le train de nuit où on rencontre une dame venant de l’Est…
Bien sûr, j’ai pensé à Joyce pour le jeu avec les mots, mais il me faudrait lire un autre texte (plus long que ces courtes histoires) pour continuer la découverte. Et, pour l’heure, j’ai besoin de passer à autre chose.