Parmi les mots de 2015, il y a partage. Economie du partage. Ce terme a pris une connotation inattendue. Contrairement à l'après guerre en "expansion", où l'on voyait son sort s'améliorer, et où l'on disait à ses enfants qu'ils vivraient mieux que soi, la croissance stagne. Depuis 50 ans, la société semble se miter : certains connaissent le déclassement, d'autres s'enrichissent, parfois massivement. "Partage" signifie maintenant se battre pour les mêmes ressources. Le partage se fait par la force.
N'est-ce pas ce que montre déjà "l'économie du partage" ? Lorsque la ressource est rare et que Airbnb ou Uber font jouer l'offre et la demande, seuls les riches peuvent avoir un taxi ou un logement ?
Quid de l'avenir ? Scénario Athénien ? Quelques oligarques, une masse laborieuse et des esclaves ? Scénario victorien, pas très différent du précédent ? Ou, au contraire, gestion des "ressources partagées" en mode "bien commun", comme on le fait des ressources rares ? Forme de communisme ? Ou encore redémarrage d'une croissance non destructrice ? Economie de la connaissance, qui croit quand on la partage ?...
(Martine Aubry aurait-elle vu juste ? Mais en voulant nous imposer ses idées par la force, elle a échoué ? Dommage qu'elle n'ait pas lu Kurt Lewin ou cru en la démocratie ?)